lundi 16 mars 2015

Le Queyras en Hiver --- 7 Mars - 14 Mars 2015 ---

Vue depuis la fenêtre du gîte

 Quelle joie ! Mais quelle joie de partir, en plus en famille, et en plus pour une semaine complète !
Direction le Queyras, région des Alpes que j'aime particulièrement. Le village d'Arvieux, plus précisément. Oui, là où il y a la fabrique des jouets en bois qui ont égayés mon enfance.(Si vous ne connaissez pas, je vous invite à cliquer ici : Les Jouets du Queyras.)
Si après 4h de route le paysage n'est que peu enneigé, on ne s'affole pas. Sur les pistes de fond, tout ira bien, nous dit la dame de l'office du tourisme. On la croit, et on s'installe tranquillement. Le gîte est bien situé avec de belles vues sur les montagnes, assez grand pour que le chat de mon frère Axel gambade de partout, et nous épuise... mais il est si mignon !




Premier jour - Dimanche 8 Mars 2015

Je me lève environs vers 7h30-45 après une nuit pas terrible : il faut chaud, et la chambre qui ressemble à un couloir étroit est plutôt étouffante.
Après un bon petit déjeuner en regardant par la fenêtre, on sort enfin. Il fait beau, et bon ! On va se régaler, c'est sûr ! On entame la piste vers 9h30. Mes nouveaux battons - en carbone ! - achetés la veille sont top ! Et les chaussures que j'ai loué semblent me convenir, c'est un bon point. Ne pas souffrir à chaque pas, c'est quand même quelque chose !




La piste est un peu gelée et on galère un peu à monter de La Chalpe à Brunissard. Il faut dire qu'on est pas loin de 2000m d'altitude, alors ça change, pour l'effort physique. Ça va un peu mieux quand on entame la noire qui fait 7km. Il suffisait de se remettre dans le bain, en fait !
La piste est agréable et monte dans la forêt malgré tout assez ouverte pour qu'on puisse observer le paysage : droit devant nous, de hautes falaises avec des cols qui font bien envie.
Alors qu'avec Axel on refait une petite boucle pour être sûr de ne pas rater maman, on croise la route de deux alpinistes/raquettistes. Après les avoir salué, ils me rappellent : "Madame ! C'est la journée de la femme, alors, bonne fête !" Oh que ça fait plaisir ! Moi perso, j'avais zappé cette "fête". L'an dernier, le 8 Mars je faisais une course vers chez moi et à l'arrivée j'avais eu une belle fleur ! Que d'attention ces dernières années ! ^^
Bref, revenons à nos moutons. On termine vers 12h15 après 15km de remise en route.

L'après-midi, on repart avec mon frère et mon père, direction Soulier. ça monte pas mal au début, et la reprise après une arrêt de presque deux heures est assez dure. En plus, il fait chaud : je finis même en tee-shirt !
On fait une petite pause en haut où il y a un beau panorama sur la vallée, puis on entame la descente vers le lac Rou, qui est tout à fait gelé. Visiblement, un fou est allé en ski jusqu'au milieu du lac. Et comme on n'a pas vu de trace de retour, on pense sournoisement qu'il s'est noyé niark niark... Bon. C'est pas drôle. Du lac, on rejoint le petit village de Soulier sur une piste qui donne vue sur le Pain de Sucre que nous avons monté avec mon père en Juillet 2013 (photo si dessous).

 La descente est verglacée car déjà à l'ombre, et on arrive vite au village où on boit un coup au soleil (faut pas se laisser abattre !). Un coup d'oeil à la montre nous indique qu'il est déjà 16h30 ! L'heure où normalement, les pistes ferment. On se dépêche, surtout que ça grimpe pas mal pour remonter au lac et au panorama.
Soulier et ses habitations particulières

Malgré l'heure et le froid qui tombe, cela ne nous empêche pas de faire un détours pour un belvédère qui nous donne une vue imprenable sur Château Queyras (dont le château est à vendre, si vous ne savez quoi m'offrir pour Noël prochain), et sur la vallée qui s’endort doucement à l'ombre. Petit moment détente sur un banc, et on repart.
Château Queyras

Pause parfaite !
On rechausse ensuite les ski pour nous rendre au gîte à environs 7km de là. Sur le chemin à l'mbre, quelle surprise de voir une quinzaine de chevreuils ! (Oui, finalement, ce ne sont pas des chamoix) et un lièvre nous débouler devant comme si on n'existait pas ! Ah, c'est juste génial... Il fait froid, la piste qui descend m'aura donné bien des frayeur et de blocage de hanche (moui ?), mais ça valait le coup.
Finalement, pour une première journée, 30km, c'est pas trop mal ! ^-^

Deuxième jour - Lundi 9 Mars 2015

Aujourd'hui, c'est La Blanche !
Départ 10h au dessus de Saint Véran, commune la plus haute d'Europe avec ses 2042m d'altitude. Nous sommes sous un soleil magnifique et le ciel est dénudé de tout nuage. Je connais bien la montée, ça fait trois fois que je la fais en ski. La différence, c'est que cette année, j'ai une forme physique qui me permet de bien me régaler. Aussi, j'avale les 8km de montée assez facilement, et du coup plutôt fière quand je me rapelle les paroles d'un groupe de randonneur en ski (de rando, donc). "Ben dis donc, s'ils montent ça en skating, faut être en forme...!" Héhé !
Montée toujours aussi merveilleuse. Sur la droite, la vallée, étroite, et de hauts sommets. Sur la gauche, c'est le printemps, les pentes douces ou escarpées n'ont presque plus de neige. D'ailleurs, ce n'est pas la neige qui glisse et tombe vers le chemin, mais des pierres ! Y en a des énormes et personnellement, je ne m'attarde pas trop dans le quoi, après avoir vu une pierre de la taille d'une poubelle de ville froissée en boule (Gné ?), au milieu de la piste.


Saint Véran




Belle sculpture "free" de glace ! Tout ça grace à un ptit jet d'eau.


La chapelle, à deux kilomètres, même pas, du refuge




On arrive au sommet après 2h30 de montée. Le refuge, toujours aussi "tibetinement-népalinement-chaleureux".




On ne s'attarde pas trop car maman pense avoir le mal d'altitude. La descente est particulièrement verglacée et nous donne quelque fois du fils à retordre.
Plus bas, à un croisement, Axel et moi décidons de descendre dans la vallée jusqu'à La Chalpe, un peu avant Moline. Forcément, c'est gelé et je ne me régale pas vraiment.





Quand les parents en voiture nous récupèrent, on remonte à Saint Véran pour visiter ce beau village dont je vous livre en dessous quelques photos.



Lueur divine dans l'église ?


Photo volée, je n'avais pas le droit, j'ai vu l'affiche ensuite... mais whaw, Olaf !

Et un bon (pas tant que ça en réalité) chocolat chaud sur une terrasse en plein soleil...


23km, et une bonne fatigue ! :)


Troisième jour - Mardi 10 Mars 2015
Pas de jambes, aujourd'hui. Mais alors, pas du tout ! En plus, la piste de fond suit et croise celle de descente et c'est pas le top. On file droit de Ceilac vers le fond de la vallée où de belles montagnes se dessinent sur un ciel d'un bleu immaculé.
Je monte péniblement les 7-8km mais fais une pause toutes les minutes ou presque. C'est quand même fou de pouvoir avancer alors qu'on n'a plus de force ni dans les bras ni dans les jambes. Tout est dans la tête, c'est incroyable !
On pique-nique au bout de la piste et on repart assez rapidement, mal installé.


Je pense que manger m'a fait du bien. Tellement que quand on arrive au point de départ, je décide de continuer. Après tout : il faut que je m'entraine !
Je rejoins papa et Axel quand les pistes se croisent, et on descend la vallée. C'est veau, on a une vue magnifique sur les Ecrins. S'en suivra une gamelle mémorable de papa qui egayera le retour de nombreux fous-rires !
20km, today.

Quatrième jour - Mercredi 11 Mars 2015



Un voile de nuage plane au dessus des sommets, ce matin. J'aime quand il ne pat pas trop beau. J'ai l'impression que la montagne est plus haute. Plus... menaçante.
Aujourd'hui, c'est ski de rando. Je chausse ceux de ma mère puisque les parents sont en raquettes, et j'y mets les peaux de phoque.





Direction le chalet de Clapeyto. Monter avec les peaux, c'est génial ! On monte partout ! D'ailleurs, c'est bien raide par endroits. Comme c'est les mêmes muscles que pour la course à pied, ça me repose un peu du skating.
Arrivée au dessus de La Bergerie, une file de randonneur se détache sur un étroit sentier qui borde une énorme falaise. C'est magnifique. Après un sprint avec Axel qui nous laisse à bout de souffle, on entame à notre tour le sentier étroit qui monte vite ! Sur notre droite, en haut, deux chamois se détachent sur une plaque de rocher. Enorme ! :D




A un endroit, le sentier est si étroit et le dévers si abrupte que les sujets au vertige doivent avoir un peu - beaucoup - de mal. Mais, ça passe, ça passe !

 On arrive ensuite aux chalets où Axel et moi suivons des traces de Raquettes plutôt que le sentier "normal". ça monte sec, et quand on doit faire demi-tour car on se trouve de l'autre côté d'une rivière, eh bien... je galère à descendre ! Ben oui, j'ai peur, moi ! Enfin... on arrive quand même sans trop de dégâts aux chalets de Clapeyto où après un bon pique-nique, Axel nous fait un Olaf plus vrai que nature.


 Après ce moment de sérieux absolu, mon frère et moi repartons vers le col, plus loin, plus haut, que l'on n’aperçoit même pas, perdu entre les montagnes blanches. Il ne me faut pas très longtemps pour ressentir l'ambiance de la "haute montagne". Celle où l'homme n'est plus qu'une ombre minuscule, écrasée par la montagne. Les sommets blanc se confondent avec les nuages. Le soleil est comme un spectre.

A chaque pas, je tente de ne pas penser à la descente qui me sera terrible. Pour le moment, il n'y a que moi et le paysage particulier : je suis seule, Axel est parti sur une crête qui se dessinait sur notre droite.
Le soleil est écrasant, et la neige l’éblouie. Quand je rejoins Axel, je jette un œil au col. Y monter, aucun souci. Y descendre, si... Je décide donc sagement mais dégoutée d'en rester là.

Le fameux, les lacets, raides, et Axel.

J'ai quand même une belle vue, je ne regrette pas !

Pendant qu'Axel y grimpe, je commence à descendre laborieusement. Très, laborieusement. Après de nombreuses chutes qui me vaudront un des plus gros bleu de ma vie au genoux, je déchausse. Bon sang, j'aurai dû faire ça bien plus tôt nom de nom ! Certes, je dois avoir l'air bien stupide de marcher avec mes skis à la main. Mais je m'en fiche, voilà voilà !
Descente par le même chemin, enlevage des peaux de phoque quand la piste devient un peu plus praticable... et, revenue à la voiture, je troque les ski de rando pour les skatings. Aaaah... mes PRéciiiieux ! Ptite piste noire, et on rentre. Fait pas chaud chaud, et au bout de 20km, ça ira !


Cinquième jour - Jeudi 12 Mars 2015




Col Agnel, today ! Et beaucoup de monde sur le parking. Des raquettes, des skieurs, et même des chiens de traineaux (comme d'hab, ici...)
Je décide dès le début de partir seule pour m'entrainer. Il y a 7km de montée jusqu'au col, et je m'élance donc sur la piste verglacée et pleine de trace de pas. C'est pas top pour avancer, surtout en skating... Pourtant, je grimpe assez rapidement et régulièrement. Il fait frais et je ne me découvre qu'à 3km du départ.



Pain de Sucre et mes ski <3
 Le paysage est grandiose ! On a l'impression de s'engouffrer entre les bras de la montagne, immense, monstrueuse, et grandiose (je sais, je me répète...).
Après la fraicheur, il fait rapidement chaud. C'est ce que je trouve le plus épuisant, en montagne : les températures. en quelques minutes, on peut passer du tremblement de froid à suer de chaleur. Là, le soleil tape fort. La route se met à serpenter avec des épingles raides, et je mets dix minutes à faire à peine 300m ! J'en peux plus, brusquement. Le soleil ne me lâche pas, pile en face de moi. Il m'écrase, m'étouffe, il me rend folle ! Je suis seule, entourée d'une neige éblouissante, il fait chaud, j'ai le souffle court et les jambes en compote. Je ne pense pas être partie trop vite. C'est juste que ça grimpe fort, que je ne fais malgré tout du skating qu'une semaine (courte) par an, et que l'altitude m'empêche de respirer correctement. En plus, l'heure tourne. Je m'étais donnée 1h30 et j'ai déjà presque dépassé. C'est idiot de se fixer un temps à un endroit aussi magnifique, mais que voulez-vous, je fais la compétition avec moi-même. C'est nul.  Bref, de toute façon, j'en peux plus alors tant pis pour mon temps. Je m'arrête tous les 100m pour souffler et récupérer.
 Quand j'arrive enfin en haut, ça fait 1h40 que je suis partie. Le Pain de Sucre est majestueux, et il a une saveur particulière puisque j'y suis montée pour le lever du soleil en Juillet 2013.
Finalement, je ne descends pas à la rencontre du reste de la famille comme je l'avais prévu. Trop cuite.

Refuge Agnel
 
3/4 d'heure après, on s'installe pour manger les fameuses croûtes du Col Agnel ! Donc dur dur de repartir avec Papa et Axel pour le col, frontière Franco-italienne. Je chausse les ski de maman avec les peaux de phoque, et on entame - vite - la montée. C'est grisant de savoir que tous les randonneurs sur la terrasse du refuge observent notre progression. Malheureusement,  à peine parti, un vent s'est levé pour nous amener le brouillard qui n'a pas tardé à nous enrober.




  
Dommage, je suis dégoutée d'arriver au col pour ne rien y voir (comment ça redescendre quand on a vu que le brouillard arrivait ? Z'êtes fous, quelle idée ! ^^). En plus de là, parait qu'on voit bien le Mont Viso que je convoite !
Rapide photo car il faut pas chaud, et on redescend (laborieusement... moi, ça me fait rire des voir les autres tomber... à tel point que je manque moi-même de tomber, secouée par des fous-rires !).



Et voilà le Col, et voilà l'Italie !



Effectivement, où est le "Je suis Charlie" ? ;)

MIAM !


Café au refuge, puis on redescend par le même chemin que la veille. Vent, froid, verglas... Mais quelle fabuleuse journée... =')








Sixième jour - Vendredi 13 Mars 2015
  
Le viso !

C'est bête. C'est le dernier jour alors j'ai le cœur serré, pas le moral, et suis d'une humeur massacrante. Pour couronner le tout, mon genoux droit me fait mal, vieil ennemi que je pensais disparu depuis des mois ! Bon. Peut-être est-ce simplement un échauffement, faut dire que je ne l'ai pas trop ménagé, ces derniers jours.
Dans tous les cas, le matin, la piste est nulle et je déchausse à nombreuse reprises. On va à pied jusqu'à un belvédère pour voir le Mont Viso, et on redescend jusqu'à un petit refuge où on mange une bonne omelette ! J'hésite à skier l'aprèm, à cause de mon genoux. La raison me crie que "non, sinon tu vas aggraver la chose !", mais le cœur hurle plus fort encore "Auriane, tu ne va rechausser tes skis que dans environs 365 jours... après, c'est toi qui vois...". Donc, j'ai vu. Et je suis repartie. Laborieusement, sans trop de motivation, avec l'impression de me trainer sur une neige lourde et collante... verglacée quand trop à l'ombre... dans une vallée où le soleil manquait pour réchauffer mon moral gelé ! J'attends même à un endroit, près d'un pont, que papa et Axel terminent un bout de boucle que j'ai déjà fait ce matin. Je suis fatiguée, et je m'assois en m'adossant aux rambardes du pont. L'eau coule en dessous, et le bruit me rend somnolente. Mais à l'ombre et au froid, ça ne donne pas envie de piquer une petite sièste.
  


Bref. Une dernière journée pas trop au top parce que Montagne, je vous aime, et que vous quitter me fend le cœur. Si seulement je pouvais simplement vivre au jour le jour... mais non, le départ est trop présent.

Nous repartons à 10h le samedi 14 Mars, sous la neige. Akatosh, le chat d'Axel, n'aimera pas la neige... mais partir sous le mauvais temps évitera de se dire "merde, j'aurai bien skié encore". Moi, je dis "à bientôt" au Queyras... vivement l'été... :)

Akatosh

Et Axel en a marre de mes selfies, moi, j'aime bien ! :D
130km, un temps merveilleux, que demander de plus ? Peut-être passer à travers d'une tendinite, mais bon... c'est les "risques du métier", n'est-ce pas ?


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