vendredi 6 septembre 2013

Mini Tour des Dents Blanches

Mini tour des Dents Blanches

09 Aout 2011

     On part du parking à 12h56 précise. Ça monte, ça monte, et oh ! ça monte ! Mon sac est vraiment très lourd, et je suis vite à la traine. Heureusement, on fait une pause à peu près toutes les heures ! (On en sait rien, à part sur nos téléphones (qu'on a coupé) et sur nos appareils photos, il n'y a pas d'heure !).


Un peu avant le refuge de Bostan, on quite le GR pour prendre une variante qui passe à travers les vaches.  Piolet-Argenté (Axel), imaginait en riant de la neige, un matin, ou en haut d'un col... 1 minute après, voilà-t-y pas qu'il tombe du grésil !!
     Il commence quand même à faire assez froid, et on est mouillé. Passer à droite du refuge sec et chaud est assez désespérant...  Mais le poids du sac et la monté ont un avantage : ça stop vite les pensées !
     On est obligé de s'abriter sous un rocher vers 15h45 : il pleut/grêle trop.J'ai froid, j'suis mouillée, fatiguée, mal partout... Mais bon ! Après environs 1/4 d'heure où Piolet-Argenté est parti à la recherche du lac où nous devons camper, on repart, et c'est dur.


     Le soit-disant lac qui devait arriver à 1/4 d'heure - 20 mn (1/2 heure pour moi, Super-Sac-à-Dos, qui porte mal son nom, mais il m'en fallait un... j'ai trop lu Jack London ces derniers temps), n'arrive jamais ! Et pour cause ... ! Le lac est à sec, et en plus, autour, c'est trop pentu pour pouvoir planter les tentes.
     Pendant que je garde les sacs, Sac-à-Blaireau (papa) et Piolet-Argenté cherchent un endroit pour camper.
     Finalement, c'est papa qui trouvera l'endroit. On monte les tentes rapidement car on a peur qu'il pleuve.
     On y échappe !

    
     A présent, le soleil s'est enfin levé, et il nous réchauffe le dos, assis sur un rocher. Face à nous, les dents d'Oddaz, à notre gauche le col Bostan qu'on grimpera demain, et à notre droite, la vallée.
     Je dois dire que sans chaussure de marche et sac à dos, au repos... on est trop bien, ici !
     Oh, un moment à noter : on entendait un son de cloche... donc papa et Axel se sont mis aux aguets... sauf que c'était le couvercle de la casserole qui bougeait avec le vent... fou-rire général ! 




10 Aout 2011

     Levé vers 8h. Arrivé du soleil 1/2 heure après, ce qui permet d'un peu tout sécher.
     Nuit horrible ! Il fait vraiment trop froid malgré le bonnet, le duvet, la veste, les polaires... je suis trop frileuse. Et puis il y avait des truis vraiment étranges autour de la tente. J'avais peur, en vérité... que ça soit des vaches, et qu'elles se prennent les jambes dans les cordages pour nous tomber dessus. Brrr ! Ou alors le Dahu ? Héhé.


     10h30, on marche enfin pour monter le Col Bostan. C'est pendant la montée que m'appelle mon agence d'intérim ! J'imagine bien si j'avais décroché et leur avais dit où je me trouvais... entourée de moutons bêlant gaiement etc etc.. Donc, 2290m, nous voilà à midi pile au col Bostan. Il fait beau et on a une belle vue sur les sommets !


     Pour manger, on monte encore un quart d'heure. De là, on pose les sacs pour monter à une des Dents Blanches. Le début est raide, dans les gravas... mais la fin est pire : on dirait qu'on fait de l'escalade, c'est génial ! (Je passe sur mes maux de genoux...)
     Alors qu'on monte, on se trouve entouré de crouillard, et j'ai peur d'être montée pour rien. Heureusement, à peine assise, un coup de vent et... LE MONT-BLANC !





     Elle est contente, Auriane. Malheureusement, on n'aura pas une vue entière du massif du Mont-Blanc. Et... malheureusement bis... on n'a plus une goutte d'eau et il n'est que 14h30.
     On redescend tant bien que mal (plus mal, pour moi...!) de 2700m à 2290... puis de là à 1492m ! Donc... je passerai sur l'état de mes genoux et de mon état général. Quoi que... non. Je tiens quand même à dire que j'ai marché en pleurant. De douleur, de haine, de désespoir (le Mont-Blanc vu plus tôt semblait à présent inaccessible... et plus désirable encore. Douloureusement désirable !)... mais qu'en ayant fini la rando, j'en demandais encore. Comme quoi...



     On passe à travers deux parois si rapprochées qu'il faut enlever les sacs. Ensuite, il y a les chaînes. Je n'en vois plus la fin de cette descente ! Et pourtant à 17h40, nous y voilà ! Un couple m'offre un peud 'eau pour que je puisse avaler un Advil... et hop, on se met à la recherche d'une source pour planter la tente.  On le fera à côté d'un refuge, sur une air faite exprès avec ruisseau, table etc. Le grand luxe !
     Premier lavage dans un torrent. FROID !

     On va ensuite boire un coup au refuge, et quand on revient aux tentes, on voit que d'autres personnes se sont installées. Papa n'aime pas, il préfère le sauvage. Pas moi... j'ai peur, quand on est seuls au milieu de la montagne.




11 Aout 2011

     Au moment où j'écris,  un renard à 5m de nous ! Et pas farouche ! (17h30)

     Quand le réveil de papa a sonné à 7h45, le soleil dépassait les montagnes d'en face pour nous éclairer. Quel timing ! Se lever avec le soleil qui réchauffe, ça fait un bien fou. Et c'est à 10h12 qu'on décolle enfin, les gourdes pleines et les poubelles jetées. Ça commence par une montée assez raide qui ne ménage pas mon genoux gauche.



Mais quand j'arrive à la bifurcation du signal de Bonavau (1827m où papa et Axel monteront), le paysage est à couper le souffle et j'oubli tous mes maux. On y voit le glacier, et ça me suffit à oublier tout le reste !




     De là, la descente n'est pas trop cassante et à 12h06, on est au chalet de Bonavau (1547m), où on mange une bonne croute au fromage/jambon suivie pour Axel et Papa d'une tarte à la noisette.
     Lorsqu'on repart vers 13h10, c'est très dur. Mais tellement beau.
    On plie vite les battons de marche pour les accrocher au sac. Parce qu'il faut se tenir aux chaines pour arriver au Pas d'Encel à 1808m. De là, on voit le barrage, et le glacier se rapproche.




Première fois que je ressentais une pointe de vertige !


     On traverse la Saufle (torrent) par un petit pont métalique comme l'aurait aimé maman (héhé), puis on monte au dessus du barrage de Gietro pour arriver au croisement qui mène au refuge de Susanfe, où nous n'allons pas, puisque nous campons un peu plus bas, en dessous du glacier. On se lave d'ailleurs à une source qui en descend directement et euuh... c'est froid, mais revigorant ! (C'est le moins qu'on puisse dire...)



     18h25 : des chamois en face de nous, au dessus de la cascade du glacier, au moins 10 ! Ils sont si à l'aise sur ces pentes escarpées qu'on en crève de jalousie...






     19h : une partie de Yams (que j'ai gagné haut la main) est interrompue par une arrivée de mouton menaçant d'envahir notre campement. Axel a joué au berger pour empêcher cela !


     Après manger, quand nous allions faire la vaisselle, le renard est venu fouiner vers les tentes. Ce soir, on met tout à l'abri !
     20h49, au lit ! Seulement, des bruits de pétards se font entendre, en bas, dans la vallée ! Alors on sort, avec l'espoir fou de pouvoir admirer le feu d'artifice d'en haut... Mais voilà, c'était un fol espoir.


12 Aout 2011

     Pour la première fois, c'est assez "tôt" quand on part. 9h30, je commence la montée très raide dans les pierriers. On passe sous un glacier qui a sans doute fait tomber des séracs cette nuit, et on trouve des morceaux de glace énormes sur le sentier. C'est assez impressionnant.




     On s'élève très vite, et on est rapidement plus haut que le refuge de Susanfe. Vers 11h, après avoir fait le plein d'eau directement à celle qui coulait du glacier, on arrive au pied des échelles (2400m). Là... je dois dire que ça déchire grave ! Chaînes, câbles, échelles sur 40m à la verticale. Pas trop de problème pour moi sauf à un endroit où j'ai été totalement bloquée et où papa a du venir m'aider pour m'enlever mon sac. J'avais mal au genoux et, un peu plus légère, c'est mieux passé.

Voilà, on va là-haut !




     Enfin arrivée en haut, je m'étale par terre. Enfin du ferme !!!
     Vers midi, on mange au col des Ottans à 2548m, sous la Tête. Là, des corbeaux se prennent pour des avions de chasse... sous l'oeil sidéré des bouquetins.



     Lorsqu'on repart, le chemin passe par la Tête d'Ottan, où le vent s'est fortement levé. C'est magnifique : un paysage lunaire, et une vue sur le cirque de Sixe-fer-à-cheval. Ah oui, et on est en France !
     On marche sur un devers de pierriers, et on arrive sur une immense dale où le vent souffle très fort. Puis un cri : "Le Mont-Blanc !!". Toujours ce même cri à moitié émerveillé et surpris. qu'est-ce que je peux l'aimer, cette montagne !





     On arrive après un sentier d'alpage à la Tête de Perva (2296m). Malheureusement, il commence à pleuvoir. Et quand on atteint le vallon et le lac de la Vogealle, il pleut vraiment. Zut. On pousse tout de même jusqu'au lac en ignorant les paroles pessimistes d'un randonneur sur le temps de demain, et on trouve vite fait un coin pour planter les tentes. Même si ce n'est pas terrible... on est au sec, au moins.


     La partie de Yams se fait dans la tente car il fait froid. Je gagne (pour changer ha ha !), et avec papa on va faire le tour du lac. On discute un peu avec un couple de campeur qui est à l'opposé de notre campement, puis on rentre manger.




"Alors quand même, imaginez-vous en train de manger du riz cantonnais sur une table en pierre avec un bouquet de fleur au milieu, à regarder un combat de bouquetin"
                                                               Mmh... paroles mémorables de mon père !

     Le soir, après avoir fait la vaisselle à la source, on a quand même vu un bout de la montagne d'en face devenir rouge et se refléter dans le lac... mais pas plus de deux minutes. C'était magnifique, et même si je n'avais pas mon appareil photo, j'en garde un souvenir indélébile.  (J'ai hésité, mais je vous livre la photo prise par mon père, ci-dessus).

13 Aout 2011


     Il fait beau lorsqu'on se lève, c'était inespéré ! Et même si tout était humide, le soleil à 8h30 réchauffe et sèche presque tout. A 9h, je pars avant Axel et papa pour commencer à monter le col. Et je fais bien parce qu'on arrive finalement tous en haut en même temps.


    Je ne me souviens plus du nom du col... mais là, on se fraye un passage tant bien que mal à travers la combe de *** qui ressemble à un glacier sans glace : des crevasses partout dans la roche !



     Arrivée au bout, pause chocolat ! Je repars assez rapidement, parce que maintenant ça va descendre... et je suis lente !
     12h, on arrive au refuche Folly. On boit un coup, et on se rappel en riant la fois où, presque 10 ans avant, j'avais fais tomber la corbeille de pain par dessus la terrasse... Mon père avait du descendre en rappel pour la récupérer !



     On pic-nique juste en dessous, et à 13h30, on redescend. Je n'aime pas, les descentes... et quand à 15h on arrive à la voiture, je suis bien contente. Et... j'ai vu une biche qui gambadait devant moi. J'étais seule, dans la forêt, et j'ai trouvé ce moment privilégié !




     Et voilà. Rando finie. Et lorsqu'on arrive à Samoëns en pleine grande braderie... je me sens toute dépaysée. Je n'aime pas être toute seule, mais les montagnes qui font de nous des êtres solitaires me manquent déjà.

Clocher de Samoëns
 

4 commentaires:

  1. Je kiffe ton père XD Du riz cantonais quoi... ^^ Et JE KIIIIIFFE tes photos !! =D

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    1. En fait le pire c'est que toutes ses paroles sont vraies ! Nous mangions du riz cantonnais (tu sais, les trucs en sachet, dégueu mais pas lourd ^^) sur une pierre plate qui avait des fleurs au milieu... et y avais des bouquetins sur notre gauche. Mais il nous a sorti ça comme ça, sans réel rapport avec ce qu'on disait... Gros moment de fou-rire ! (La fatigue de la journée et du temps pourri y étaient peut-être pour quelque chose ! ^^)

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  2. Cet article et ces photos sont juste excellentissimes!!!
    Merci ce partage de souvenirs, j'ai bien voyagé (pis ça donne tellement envie!)

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  3. Elle est amusante la photo ou t'es syncro avec ton frère pour vider vos canettes...
    Je suis un peu comme ton papa : je déteste quand il y a du monde qui campe à côté. Il n'y a plus d'intimité du coup.
    Sinon je te trouve sacrément courageuse pour escalader tout ça, avec tout ton attirail et tes maux de genoux. Et ça a l'air vachement haut! (j'ai la peur du vide, à plusieurs reprises, je me suis retrouvée paralysée durant diverses randos. Sensation étrange car j'étais à la fois émerveillée du paysage)

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