1er Septembre 2019
Il est près de 16h30 quand nous décollons, Damien, Papa et moi, de Pont Breuil en Italie. Nous sommes à 1952m et devons nous rendre au refuge Savoye à 2533m pour y passer la nuit.
Nous débutons par un joli chemin qui monte dans une forêt qui commence doucement mais sûrement à se parer de ses couleurs d’automne. C’est discret et subtil, mais c’est là !
Quand on quitte la forêt, un chamois perché sur un rocher nous observe de loin. Quelques gouttes se mettent à tomber, et l’orage gronde un peu plus loin. Du côté du Grand Paradis, c’est tout noir !
Petite pause à la Croix de la Roley (2313m) où c’est absolument merveilleux. J’aime tellement l’ambiance qui règne ici ! Les nuages noirs qui roulent contre les sommets, le vent, le bruit de la pluie… la lumière qui décline… Une petite ambiance de Mordor qui ravirait tous fan du Seigneur des Anneaux (dont je fais évidemment parti!)
Il pleut toujours un petit peu et le vent devient de plus en plus frais !
Il est 18 heure quand on entame un looooong plateau (Plan Borgnoz). Comme nous ne sommes plus trop protégé par les montagnes, on ne tarde pas à mettre les vestes. J'aime bien marcher en Automne (car, certes c'est encore l'été, mais es températures sont en forte baisse !)
Nous marchons assez vite car le paysage, certes beau, ne tarde pas à devenir monotone (c'est plat, quoi !). Et puis, il faut dire qu'il commence à se faire tard et nous savons qu'en refuge le dîner est servis assez tôt. Heureusement, nous avons prévenu que nous arriverions vers 19h. De quoi profiter malgré tout de ce début de soirée... J'ai rarement marché en montagne après 18h, et je suis heureuse. L'odeur du soir est différente : l'air, plus frais, la terre, plus humide ? les fleurs... ça sent bon !
Quand on arrive au refuge Savoya (2533m), on nous autorise même à prendre une douche avant le repas. Trop bien !
8km23
609m D+
2h19
2 Septembre 2019
Levé 7 heure, départ 8h30 après un bon petit déjeuner. Un grand soleil nous accueil ce matin, il fait bon, et quelques nuages sont quand même là pour donner un peu de relief aux hauteurs.
L'objectif de ce matin, c'est le Col Rosset à 3025m, soit le premier 3000 de Damien !
Le chemin pour y arriver achève déjà mon idée de faire du Par du Grand Paradis un de mes parcs préféré : c'est trop beau ! Des prairies, des pierriers, des lacs, une flore originale, des marmottes, une vue de dingue sur glaciers et sommets aux alentours... Alors, convaincu aussi qu'il faut y aller ?
Le sentier passe ensuite entre deux lacs, Lago Leytà et le Lago Rosset. Ici, petite pause contemplative parce que franchement... ça pète !
Petite grimpée pour s'élever au dessus des lacs qui donne une autre vue sur les paysages dans lesquels nous marchions plus tôt. Quelques Edelweiss nous font l'honneur de border le chemin. Il faut dire qu'on approche les 3000m et d'ailleurs ça se sent : je suis toute essoufflée !
Bientôt, le col est en vue ! ça rigole pas, c'est court mais raide ! Je laisse filer mon père et Damien et profite calmement de la montée (et de mon souffle court !). Il fait bien frais et quand j'arrive en haut, j'ai les cuisses toute rouge ! On va remettre le pantalon !
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| On va là-haut ! |
Et voilà ! Col Rosset, 3023m ! Damien me souffle dans l'oreillette que "c'était easy". Tant mieux pour lui ! J'aime bien les 3000, ça commence à être des altitudes intéressantes.
On ne s'attarde pas trop : il fait frais et la danse des nuages nous cache bien souvent le soleil.
La descente est hyper raide sur un terrain friable. Il faut bien faire attention où on met les pieds pour ne pas glisser. Heureusement, le terrain devient assez vite plus praticable !
Petite pause pour admirer une douzaine de chamois qui se reposent dans la neige, enlever les vestes, et on repart. Il y a des marmottes à gogo qui égayent bien la descente.
On traverse doucement un troupeau de vache. Je ne suis pas trop rassurée car il y a dix jours une vache qui n'a pas aimé que je passe près d'elle m'a poussée avec sa tête. Et c'est que c'est gros, ces bestioles !
On pique-nique à midi près d'une bergerie en ruine. Mon père réalise pleins de belles photos d'une marmotte un peu curieuse qui sortait de son trou ! Il nous reste 600m à descendre jusqu'au bas de la vallée.
Les paysages changement : alpages, forêts, lit de rivière... Je n'ai pas trop mal au genou, mais la descente est bien raide !
On arrive enfin au bord de la rivière, la Doire de Rhêmes , qui nous accompagnera jusqu'à notre destination de ce soir.
On est à 12km et on commence à en avoir plein les pattes !
Mais le chemin est agréable et pleins de belles choses ! Petite pause à Pellaud, un joli hameau aux maisons toutes en pierres. Un lac a aussi été aménagé de réverbères pour des promenade la nuit.
On arrive enfin à Rhêmes, petit village encore plus chaleureux que le précédant. On loge "Chez Lydia", un hôtel restaurant que je ne peux que vous conseiller ! Nous avons eu droit à un repas digne de Rois ! C'était tellement bon qu'on a trop mangé.
Pour la petite histoire : je pensais que nous serions tous les soirs en refuge, donc avec des crocs en prêt. Mais là on est à l'hôtel... Qui c'est qui est descendue au restau en chaussettes ? C'est moi !
Jour 2 : 15,71km
521 D+
1200 D-
4h50
3 Septembre 2019
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| "Chez Lydia" |
Départ à 8h00 de Rhêmes pour une matinée sacrément costaud. D'une altitude de 1750, nous devons arriver au Col d'Entrelor à 3007 !
La vallée étant à l'ombre, nous partons avec les polaires et même les gants ! Mais au bout de vingt minutes de montée plutôt raide dans une jolie forêt, on se découvre. C'est sportif !
Première pause au soleil non loin du refuge Marmotte à environs 2100m. Le soleil est enfin là, il fait de suite bien meilleur, et le paysage est bien plus dégagé !
Pause chocolat à environs 2600m. Je suis essoufflée comme jamais, et comme je suis réveillée par une crise d'asthme depuis deux nuits, je prends de la Ventoline pour être tranquille. J'ai bien fait, ça va mieux ! Je laisse filer Damien et mon père et monte à mon rythme en évitant les pierres que font tomber un couple d'Italien un peu plus haut (dangereux ! lol)
Enfin le col ! Vue ultra dégagée sur le Grand Paradis et les autres cimes autour. On est largement dans nos temps, on est ravis !
La descente est géniale, moi j'aime ce Parc aux sentiers aménagés ! Une multitudes de lacets qui dégringolent souplement jusqu'au merveilleux Lac Noir à 2670m. C'est tellement beau, digne d'une carte postale, qu'on décide de manger là.
Pique-nique animé de trois baigneurs (brrr) et quelques chamois derrière nous !
On coupe un peu pour ne pas descendre jusqu'aux autres lacs car on devrait remonter ensuite. Donc, on emprunte un petit sentier créé sans doute par les vaches, et hop, direction le Col Manteau (où il fait froid oh oh oh ! =') ) !
Encore des sentiers bien aménagés ! On aura quand même quelques endroits où il faudra trouver l'équilibre entre les dalles mouvantes, mais ça ajoute un peu de piment, dira-t-on !
Col un peu long malgré tout cas nous ne verrons l'arrivée qu'à la toute fin !
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| Bel aperçu de notre itinéraire du lendemain et sur lendemain ! |
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| Col Manteau, 2789m |
Descente encore toute douce jusqu'à la plaine en contre bas. Ici, c'est un peu plus plat le temps de retomber sur des terrains escarpés. J'ai bien mal aux cuisses, aux pieds, aux jambes ! Je manque écraser un crapaud (qu'est-ce qu'il fout là ? J'avais eu un autre crapaud dans Belledonne... Un Prince Charmant qui attire l'attention ? Fais Gaffe Damien ! ;) )
Mon père et Damien avaient parié à propos d'un tunnel. Mon père en avait vu un sur la carte, Damien était sûr que non. Victoire de mon père ! Et sa frontale nous a bien aidée ! Curieux ce pays tout de même !
Fin interminable pour mes petites jambes et mes petits pieds (et je ne suis pas la seule !). Quand on atteint enfin la vallée, je peine à descendre la dernière pente et je pense que je marche comme un crapaud (tiens, encore un !). Mais il fait beau, c'est beau, et nous allons dormir ce soir dans un logement assez atypique qui ressemble un peu à une maison dans un looong tonneau en bois. Trop bien !
Jour 3 :
18,56 km
1562 D+
1400 D-
6h42
4 Septembre 2019
Journée "repos" aujourd'hui, avec seulement la montée au Refuge Vittorio Emanuele, soit 800m de dénivelé positif. Et ça tombe bien, parce qu'avec mon père on a un mal de cuisse abominable à cause des descentes des jours précédents !
Voilà d'abord en quelques photos notre logement et le camping qui nous accueillait :
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| Intérieur |
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| Extérieur |
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| Extérieur/intérieur |
C'est très joli et chaleureux, on peut cuisiner dedans, il y a des toilettes mais pour la douche il faut aller à celles du camping. Pas vraiment grave ! Par contre, nous n'avions pas mis les chauffage et nous nous sommes réveillés avec un petit 14° ! Heureusement, quand le soleil a pointé le bout de son nez, ça s'est vite réchauffé !
On rend le tout à 11h et on file sur le parking d'où part le sentier pour le refuge Vittorio Emanuelle II pour régler les crampons et pique-niquer.
Il est 13h quand on part du parking sur un sentier qui semble bien emprunté. Quand la grimpée débute, c'est sûr : on est sur un chemin vraiment bien entretenu ! Presque trop facile ! En tout cas agréable car ça monte bien (il faut dire que notre objectif se situe 800m au dessus de nous.).
Mon père nous instaure un petit rythme parfait pour ne pas se fatiguer. Comme ça, on a vraiment l'impression d'être dans une journée de repos, et on repose un peu nos jambes. Il faut dire qu'on est un peu inquiet vu les douleurs dans nos cuisses à cause des descentes des derniers jours ! Le lendemain risque d'être hard !
On voit redescendre pleins de gens avec les piolets accrochés au sac à dos. J'ai hâte d'être demain, et je suis en même temps pleine d'appréhension !
Enfin le refuge ! 5km, 800d+, donc... Et une ambiance de haute montagne avec malgré tout des douches pour 3€ chacun (on prend cette option, les douches chaudes, c'est la vie !).
On profitera de la vie en refuge jusqu'au soir en préparant les sacs pour le lendemain, bouquinant, et écoutant les conseils des guides formant leur petit groupe.
Repas servi à 19h pile. On prend des forces pour demain, et on va faire un petit tours (rapide, il fait froid !) dehors avant de retourner dans notre chambre. Il n'est pas encore 21h, mais le réveil sonnera à 4h00 demain matin alors on éteindra la lumière rapidement.
Je dors mal, mais je me lève en superbe forme !
La suite dans l'article suivant !
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