vendredi 10 janvier 2014

Queyras 2013

Mercredi 3 Juillet

     Levé 6h30. Il fait 6° !
7h40, on part vers Aiguille. On fait 3km sur la route, c'est pas très cool, mais mieux vaut les faire à l'aller qu'au retour quand on n'en peut plus !
Il fait moche, mais il ne pleut pas. On commence à grimper depuis Aiguille à 8h26 (exactement !). Ça monte fort !

Arrivés à une église où on fait la pause chocolat, un aigle vole presque à notre hauteur, en contre bas. C'est magnifique ! Alors le soleil, jaloux, sort quelque fois pour éclairer le paysage (mais pas trop, hein, faudrait pas que môsieur se rende trop utile !)



Après être sortis de la forêt, on grimpe à travers de vastes étendues à flan de montagne. Avec le mauvais temps et les nuages blancs qui accrochent les sommets, l'ambiance est assez irréelle. Même si le sommet visé est dans le brouillard complet, on ne désespère pas !


On croise un gars en moto cross et une équipe de film pas très à l'aise avec leur gros équipement. On arrive ensuite au lac un peu avant midi. On cherche un coin pour manger, et hop, je m'habille. Parce que le short, ça va bien quand je marche, et encore : mes jambes sont toutes rouges ! On mange donc plutôt rapidement sans s'attarder, car il fait froid.


La descente est très jolie à travers les pâturages bien verts. On arrive ensuite à travers à une rivière qui longe la vallée. Le paysage me fait un peu penser au cirque de Gavarnie, dans les Pyrénées. C'est magnifique, il ne manque que le soleil !




 Après le hameau de... (je ne sais plus son nom, excusez-moi !), on tombe nez à nez avec un troupeau de mouton ! 2000 têtes, a dit le berger. Le patou vient nous renifler, et je ne fais pas la fière. J'ai peur des chiens, et les patous, bon sang qu'ils m'effraient !
Une fois le troupeau passé, on continue la descente vers Abriès où on arrive par un sympathique chemin de croix. On boit un coup au village, puis on termine le kilomètre sur la route jusqu'au camping-car. Bien fatiguée !



Jeudi 4 Juillet


     Levé 7h30 à l'Echalp (1701m) et départ à 8h45. Cette fois-ci, papa et moi portons un sac pour deux jours. Les panneaux indiquent le lac à 3h30, là où nous devons être pour midi. Ça monte très fort dans une forêt. Le poid du sac me fait souffrir, mais la beauté du paysage, comme d'habitude, efface tout le reste. Surtout quand le Mont-Vizo apparait ! Qu'il est beau, à travers les nuages !


On fait une pause près d'un troupeau de moutons avec un berger qui hurle après un chien qui ne semble pas être le sien... mais j'ai cru comprendre qu'il allait l'éduquer (lol) ! Au même endroit, des petites marmottes peu farouches regardent le spectacle.

On repart dans un vallon très joli, puis on s'élève au dessus de la rivière. On fait une pause vers 10h30 un peu à l'écart du sentier, sur un rocher avec des inscriptions de 1901 !
On repart, ça monte toujours sec, pour atteindre le lac Egorgéou à 2394m. C'est vraiment magnifique. Lac bleu, fleurs blanches et jaunes, pics qui l'entoure... je serai bien restée des heures ! Une équipe de chercheurs fait même du canoë sur le lac. Cependant, il n'est que 11h30 et on ne mange pas là. Il reste encore quelques mètres à monter avant d'arriver au lac Foréant.



Là, c'est toujours aussi magnifique. Le lac, à moitié gelé, reflète la Pain de Sucre et ce qui l'entoure. Une merveille.
Manque de chance, des vieux s'assoient en face de nous. Pfff... Et des gens se baigent dans le lac ! Le lac... encore gelé ! Il y a des fous partout. Même un mec qui trimballe sa caméra... dans une sorte de valise à roulette (vrai !!).


Bref... on décolle vers 13h20, pour monter le Col Vieux. Il y a 400m à monter, mais raide et dans la neige qui fond... la galère ! Un de deux jeunes qui n'avait pas envie d'attendre que je finisse d'arriver en haut d'un nevet a voulu sauter des rochers à la neige. Résultat, enfoncé jusqu'au genoux ! Plutôt dur de ne pas éclater de rire alors qu'il est juste à côté de moi !


Je continue tant bien que mal et arrive enfin au col (avec plus de mal, tout de même !). Altitude, 2006m. en haut, le Pain de Sucre surplombe tout, mais il il reste caché dans les nuages. Malgré ça, le paysage est splendide. On voit, vers le col Agnel, de nouvelles montagnes entourées de nuages noirs.
On entame la descente vers le refuge : 40 minutes.
C'est très fleuri, mais je commence un peu à sentir mes genoux. Heureusement, on arrive !




J'angoisse un peu pour demain : mes genoux vont m'en faire baver. On verra bien... en attendant, deux grosses ampoules ! Heureusement, une dame avec qui nous avons sympathisé me soigne avec de l'elasto, comme si j'étais sa fille ! (C'était chou !) 
On regarde le magnifique couché de soleil à 21h, et hop... dodo !




Vendredi 5 Juillet







3h00... bip, bip, bip, bip ! Oups, déjà... Papa me dit que le ciel est dégagé, c'est bon, on y va !
Je m'habille chaudement : pantalon, deux tee-shirt, un tee-shirt à manche longue, une fibre polaire et ma veste de montagne. Bonnet, gants, une frontale pour deux (ahah...) et c'est parti !
Dehors, il n'y a pas de lune, et même si on tente de s’habituer à la pénombre, on allume rapidement car on ne voit pas assez. On démarre doucement : on a 600m à monter, il est 3h30... et j'ai franchement peur dans le noir. Mais bon... c'est magnifique... les sommets enneigés se découpent merveilleusement bien dans le ciel.
Vite essoufflé, on marche doucement. Moi sur la gauche, et papa derrière sur la droite pour m'éclairer. Ma grosse ombre m'hypnotise, c'est vraiment pénible.
On a un peu de mal à trouver le chemin, mais on parvient au Col Vieux à 4h25.
Pause pour manger et boire (il fait très sec !). On se réduit un peu car on n'a pas assez d'eau. Je n'aime pas ça !

Au loin, le ciel rougeoie un peu. Il fait moins nuit, l'ambiance est magique. 2806m... plus que 400m à grimper. J'ai mal à la tête et suis nauséeuse : mal d'altitude ? C'est bien la première fois... ! 

Un peu galère, l'ascension du Pain de Sucre. Dans la nuit, impossible de trouver le chemin, et on glisse entre névés et parois rocheuses. Ça se finit même en escalade, dans la presque-nuit, et en faisant la course avec le soleil. Je m'éclate !! Bon, si j'avais eu à porter le sac, ça aurait été différent... Je profite !
Autour, ça s'éclaire. C'est beau, je n'ai pas de mots...


5h25, on arrive au sommet. Mont-Viso droit devant ! Tout est dégagé, on voit les Ecrins et le Mont-Blanc.

5h57, le soleil sort. Grand moment ! Je vous laisse juger avec les photos...



Je cherche le nom de ces fleurs, s'il vous plait...


On prend des photos, et on profite en mangeant du chocolat. CA c'est la belle vie !
6h15, on entame la descente. Plus facile que dans le noir, sauf à un endroit où il faut escalader à nouveau. (On a du se tromper de chemin, mais nous dirons que c'est pour accentuer la difficulté héhé !) On jette les bâtons quelques mètres en dessous de nous, car ils deviennent encombrant. Il nous faut nos deux jambes et nos deux mains de libre.
Voilà... on a descendu par ces failles.
Et même maintenant je ne sais pas par où nous sommes passés exactement...

Et la vallée se réveille alors que nous sommes debout depuis déjà 3h...
La descente se fait relativement bien. A 7h35, on arrive au refuge, heureux parce qu'il est déjà au soleil et que tous les autres sont en train de manger. Le gardien ne pensait pas qu'on arrive à temps pour le petit déj, et il avait fait la gueule quand on lui avait demandé de nous garder un truc ou deux pour 8h. Ahah !! (Bon... on a couru juste pour le contredire, mais on a réussi !).
Petites marmottes en face du refuge
Le Pain de Sucre !
8h30, on repart vers le col de l'Echassier au milieu des marmottes et d'un chamois ! On finit le col dans la neige, et en haut, c'est merveilleux !

"Et par où on passe là, papa ?"
"Tout droit dans la neige voyons !"
"Bien sûr... voyons..."





 On descend sans chemin, un peu au hasard. On voit des traces dans la neige et on pense que c'est des loups ! (Ha ha!!). On arrive au lac de la veille à 11h et quelques et ensuite c'est descente sur le même chemin que la veille en sens inverse. 700m de dénivelé négatif. Aïe les genoux... mais en fait, j'ai eu pire. Le sac n'est pas lourd, et la descente un peu cassante. Mais quand on arrive à L'Echable vers 13h, je suis plutôt contente. Surtout que je viens d'apprendre que Marion, Emeline et Roben, mes cousins, on eut leur bac. Y a-t-il endroit meilleur pour apprendre une aussi bonne nouvelle ?



On rentrera à Nîmes dans l'après-midi. Dans la voiture, impossible de dormir malgré la fatigue omniprésente ! Je suis trop énervée par la journée fabuleuse... C'était génial, vivement la prochaine fois !!

La musique qui m'a suivie tout le long, tiré d'un album qu'on écoutait le soir en jouant au yams dans le camping-car.






3 commentaires:

  1. Hihi, depuis temps que je guettais ce genre d'article sur ton blog :)
    ça devait être magique... en tout cas, les photos sont géniales! et plus de 3000m d'altitude, tu es une chef! :D comme je t'envie!
    Au fait, avec tous ces articles de rando, je suis curieuse de savoir ce que peut contenir ton (énorme) sac de vadrouille, et tes babioles indispensables pour ce genre d'ascension?

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    1. Contente que tu les attende avec impatience ! Il me reste un compte rendu à faire, celui d'Aout. Après, malheureusement, ça risque d'être un peu plus long car à la "bonne période" pour les rando, mon père sera au Canada pour boucler son tours du monde. Égoïstement, je suis dégoutée ! ^^

      Alors, dans mon sac... eh bien sur les photo, là, il est plutôt vide. Quand je pars en autonomie (ça reste rare), il fait dans les 17 kg ! Et ça va du duvet à la corde ou au piolet au cas où il y ait des passages délicats. JE mets aussi beaucoup de polaires et de vêtements car je suis très très frileuse... Y a la nourriture pour plusieurs jours, aussi, qui compte beaucoup de poids. Un livre ou deux (bien obligé, n'est-ce pas... ^^ on arrive souvent assez tôt à l'endroit où on bivouac, et il faut s'occuper... la contemplation ne prend pas assez de temps.) lol !

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  2. "Dans la voiture, impossible de dormir malgré la fatigue omniprésente ! Je suis trop énervée par la journée fabuleuse..."
    Je comprends tout à fait... Raah... qu'est ce que je donnerais pour retrouver cette sensation! :)

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