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lundi 22 juin 2015

Wild - Cheryl Strayed


J'ai vu le film. Un vendredi soir où j'étais seule chez moi. Le 22 Mai exactement. Entre deux moments assez bouleversant, ce film m'avait... apaisée. Réellement. Je m'étais dit qu'en fait, même si ça n'allait pas forcément dans ma vie actuelle, j'avais encore et TOUJOURS la possibilité de partir faire une randonnée avec un sac à dos.  Je m'étais sentie un peu moins oppressée. Le lendemain, lors de mon heure de pause au boulot, je suis allée dans la librairie du coin pour acheter le bouquin. Forcément, ils ne l'avaient pas. Je me suis alors rabattue sur La Marche dans le Ciel d'Alexandre Poussin et Sylvain Tesson (j'en ferai un article sous peu). Mais comme tous les livres, il y a une dernière page. Et j'ai heureusement trouvé le SEUL exemplaire de Wild, lors de ma pause, encore, deux semaines plus tard.

J'ai commencé à lire Wild le 9 Juin, sous une tente, dans le Queyras, alors que quelques gouttes d'eau s'écrasaient sur la toile. Je ne sais pas s'il y avait meilleur moment et endroit pour débuter ce roman. Ce livre qui raconte une femme, Cheryl Strayed, qui décide faire le Pacific Crest Trail pour faire un point sur sa vie et se retrouver.

Cheryl Strayed a 26 ans quand elle débute sa rando. Et elle a vécu des choses pas marrantes, dont la mort de sa mère. C'est une femme forte. C'est un modèle, pour moi, maintenant. J'ai pas de mot pour dire à quel point je rêverais de croiser cette femme dans la rue et de juste lui dire un simple "merci".

Rien à voir avec Into the Wild au personnage de "Alexander Supertramp" qui m'a toujours été antipathique. 

J'ai pleuré, quand j'ai réalisé que je tenais entre mes doigts la dernière page. J'ai eu la gorge nouée de simplement quitter cette femme. Je l'ai suivie pendant deux semaines. Je l'ai écouté. Je l'ai lu. Je l'ai comprise. Et surtout, surtout, j'ai parfois eu l'impression qu'elle mettait des mots concrets sur certains de mes sentiments. J'ai eu l'impression que je lui ressemblais, et ça m'a fait du bien parce que cette femme, je l'ai dit, est forte.

En fait, je viens de terminer le livre et je manque un peu de mots. C'est comme si en même temps que Cheryl Strayed j'avais enfin terminé de longues semaines de marche pénibles... Sauf que moi il me manque les réponses aux questions que je me pose. Je me sens juste... partante. Pour ce genre d'aventure. Marcher, seule, pour remettre de l'ordre dans ma vie calme mais en bordel pour moi.Un peu de courage, trop de désespoir, et je crois que je pars. Non pas faire le Pacific Crest Trail, mais autre chose que j'ai en tête.

Je ne conseille pas ce livre... j'aurais plutôt tendance à dire qu'il est nécessaire aux personnes un peu perdue. Parce qu'il est la preuve que c'est à nous de trouver les réponses en nous. Et que toute aide extérieure peut être agréable... mais inutile.

"Alors que marcher le long d'un chemin que je devais tracer toute seule c'était tout le contraire de l'héroïne. Depuis que j'avais pressé la détente en posant le pied sur la neige tous mes sens étaient en éveil. Malgré mes hésitations, je sentais que je faisais le bon choix en continuant, comme si l'effort en lui-même était ce qui importait le plus. Comme si la beauté intacte de la nature qui m'entourait pouvait me rendre intacte moi aussi, en dépit de toutes les choses regrettables que j'avais fait subir tant aux autres qu'à moi-même et de toutes celles que j'avais subies. Moi qui doutais de tout, j'avais une certitude : la nature sauvage me nimbait de clarté."

Cheryl Strayed - Wild - 'Ne pas se perdre'

mardi 24 mars 2015

La Mort Suspendue - Joe Simpson



La Mort Suspendue - Joe Simpson


Joe Simpson et Simon Yates, deux jeunes alpinistes britanniques, tentent la première et ambitieuse ascension de la face ouest du Siula Grande dans les Andes du Pérou.
Ils atteignent le sommet, mais c'est à la descente que se produit le drame. Dans la tempête, Joe tombe à travers une corniche de neige et se blesse gravement à la jambe. A 6000 mètres, sur cette montagne isolée du monde, il n'a aucune chance de s'en sortir. Il le sent. Et Simon sait qu'en voulant porter secours à son compagnon, il n'en réchappera pas non plus.
Que se passe-t-il dans la tête d'un homme condamné à trancher la corde au bout de laquelle est suspendue la vie de son ami ? A quoi peut penser celui dont l'existence ne tient plus qu'à un fil ? Comment peut-on trouver la force de lutter encore, contre toute raison, alors que la mort semble déjà avoir gagné ?
Cette expérience effroyable et exceptionnelle, Joe Simpson l'a racontée dans un livre (Touching the void en anglais) traduit en une quinzaine de langues et devenu un best-seller international. Son récit est d'une intensité dramatique exceptionnelle. Car au-delà du combat pour survivre qu'aucun romancier n'aurait osé imaginer, La Mort suspendue est un témoignage bouleversant sur la souffrance, physique et psychique, mais aussi sur l'amitié.
Ce livre, Joe Simpson l'a écrit avec une maîtrise littéraire étonnante. Le drame qui aurait dû lui coûter la vie lui a ainsi ouvert une carrière d'écrivain. En effet, il a depuis publié cinq autres ouvrages, tous traduits en plusieurs langues.

Joe et Simon

J'ai acheté ce livre dans une petite boutique du Queyras parce que je n'en avais plus à lire. Il y en avait plusieurs sur la montagne, et j'ai pris un peu au hasard. "Joe Simpson" m'évoquait quelque chose, mais je n'en savais pas plus... alors, c'était l'occasion ou jamais. La couverture était un peu trop "tape à l'oeil", et quand mon frère m'a dit que c'était l'affiche du film, j'ai mieux compris. C'était top, en plus, de me dire que j'allais pouvoir en voir l'adaptation. J'aime assez.

 Le livre débute vraiment bien. L'auteur a une façon d'écrire que j'aime beaucoup, poétique, et qui vient du cœur. Très vite, le récit devient poignant, et j'ai souvent eu mon rythme cardiaque qui s'élevait en lisant les lignes lors de l'ascension du Siula Grande... lors de l'accident... lors de la survie, du désespoir et l'envie de vivre.

Je me rend compte que je n'ai pas grand chose à dire sur ce roman. Raconter ce qu'il s'y passe en détail ne servirait à rien, car c'est avec les mots de l'auteur qu'on se rend compte de tout. A ne pas lire si vous avez besoin d'une lecture zen... Je crois même qu'il ne faut même pas que vous l'ouvriez. En revanche, si vous êtes curieux sur le monde des alpinistes -passionnant !-, et que vous vous dites parfois que vous n'arriverez pas à réaliser quelque chose parce que c'est trop dur... je pense que ça peut-être une bonne leçon. Moi en tout cas, ça m'a bien changée, j'en suis sûre !

Quant au film... il est inutile. Je me suis embêté car je l'ai regardé alors que je venais de fermer le bouquin. Il est fidèle, certes, puisque c'est un documentaire réalisé avec l'auteur. Il est intéressant pour les paysages, c'est tout. Sinon, la souffrance de Joe, elle est dans ses mots. Il n'y a pas besoin d'image. Ce film ne m'a rien appris, au contraire...  

Je frissonne en voyant cette photo... en imaginant un alpiniste blessé,
seul, descendre tout ça jusqu'à ce lac... !


"Le camp disparut bientôt de notre vue, et je me sentis immédiatement plongé dans un monde de silence et de solitude. Pour la première fois de ma vie je faisais l'expérience d'un isolement total, et j'étais envahi par un profond sentiment de sérénité, une merveilleuse sensation de liberté - pouvoir faire ce que je voulais, quand je le voulais, comme je le voulais. Cette soudaine révélation me fit l'effet d'un stimulant. Je voyais les choses sous un jour nouveau. Nous étions totalement autonomes et n'avions de responsabilités qu'envers nous-mêmes; personne n'interviendrait, personne non plus ne viendrait à notre secours..."
"Il me dit calmement qu'il s'était cassé la jambe. Devant son air pathétique, ma première réaction fut totalement dépourvue d'émotion. T'es foutu mec. Tu es mort… Il n'y a pas d'autre issue. Il le savait parfaitement. Je pouvais le lire sur son visage. C'était la logique même dans notre situation."
Je ne suis pas certaine que ce soit leur itinéraire, je crois.
Mais voilà le Siula Grande ! [Edit : Siula Chico, en fait. Merci "Anonyme" !]
 La passage qui m'a le plus touché n'avait cependant rien à voir avec la catastrophe :
" Encore quelques photos, quelques carrés de chocolat. L'exitation retombée, je sentais un grand vide m'envahir, comme à chaque fois. Et après ? C'était un cercle vicieux. Quand le but tant convoité est atteint, le rêve réalisé, on retombe à la case départ. Et voilà déjà qu'un nouveau rêve se forme, un projet encore plus difficile encore plus ambitieux, et plus dangereux... [...] J'avais toujours ressenti ce malaise en foulant le sommet. Dans le calme qui suivait la tempête, la question s'imposait brutalement : quel est le véritable sens de mon engagement ? Et le doute s'insinuait en moi - est-ce que je maitrise encore mes motivations, s'agit-il d'un plaisir authentique ou d'une attitude narcissique ?"

(Voilà. Là, ça fait plus d'une demie heure que je me documente sur ce voyage alors que j'ai déjà avalé le bouquin, ça devrait suffire... ça fait une demie heure que je cherche des documents photographiques pour que vous débutiez le roman avec des images... Mais sérieusement, j'ai beau poster le lien sur mon Facebook à chaque fois, personne ne lit jamais, ou en tout cas ces livres. Pourtant je m'obstine. Alors, même question : "Est-ce que je maîtrise encore mes motivations, s'agit-il d'un plaisir authentique ou d'une attitude narcissique ?"
Pfff... je sens que la journée commence bien... )

vendredi 6 mars 2015

Tragédie à l'Everest - Jon Krakauer

"Je t'aime. Dors bien, ma chérie. Je t'en prie, ne te fais pas trop de souci." Telles furent les dernières paroles que Rob Hall, guide himalayen chevronné, adressa à sa femme depuis le sommet de l'Everest. Il ne devait pas redescendre vivant.

Le 10 mai 1996, le Toit du monde fut le théâtre d'une véritable hécatombe. En route vers le sommet, quatre expéditions furent prises dans une violente tempête. En vingt-quatre heures, huit alpinistes, dont deux guides réputés, trouvèrent la mort.
Envoyé spécial du magazine américain Outside, Jon Krakauer fait partie des survivants. Tragédie à l'Everest, son récit de ce drame, est un livre lucide et courageux qui passionnera tous les amoureux de récits d'aventures vécues, amateurs de montagne ou non, comme il a fasciné des millions de lecteurs américains. Un classique du genre.

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L'expédition de Rob Hall en 1996
John Taske, Stuart Hutchison, Helen Wilton, Beck Weathers, Lou Kasischke, Michael Groom.
Doug Hansen, Susan Allen, Jon Krakauer, Andy Harris, Rob Hall, Frank Fischbeck, Yasuko Namba.

Ce livre m'a été offert par mon oncle et ma tante pour mon 23ème anniversaire. Mmh... en vérité, j'avais eu "La Frontière Invisible", de Kilian Jornet, mais... je l'avais déjà (quand on est fan d'un athlète...). Du coup, ma cousine m'avait dit "l'auteur d'Into the Wild a sorti un nouveau
livre sinon". Cool !
En réalité, ce "nouveau livre" a été écrit en 1997, mais des fois, les librairies se rappellent qu'ils ont un livre qui prend la poussière, alors ils le mettent en évidence.

Le livre, donc. J'avais déjà aimé le style de Jon Krakauer parce que dans Into the Wild, il y avait des récits d'alpinisme que j'affectionne particulièrement. C'est un journaliste, alors quand on lit un de ses livres, on voit. Il en est de même pour Tragédie à l'Everest. J'étais tellement avec l'auteur qui avait, en 1996, été envoyé comme reporter dans une expédition vers le toit du monde, que quand je fermais les yeux et que j'entendais le vent hurler dehors, et je me croyais en pleine tempête dans ma tente au Camp de Base IV. Ridicule.




Quand j'ai commencé le bouquin en Aout dernier, je n'étais pas allée très loin car comme dans beaucoup de récit du genre, il y a plus de souffrance que de bonheur. Et en plein été avec la chaleur, le boulot et les sorties entre potes, ça allait pas. Ça cadrait pas. J'y étais pas.
Mais là, en Février et au chômage (youpi.), c'était cool. C'était bon, avec un chat qui ronronne sur les genoux, une tisane pour tenir chaud, et des plaids douillets pour avoir un bon contraste "home sweet homme"/"Camp de Base à -30°".

"Je reconnu aussitôt l'énorme masse évasée du Kanchenjunga, la troisième montagne du monde, qui s'élève à 8586 mètres au-dessus du niveau de la mer. Quinze minutes plus tard apparut le Makalu, le cinquième sommet mondial, et finalement - impossible à manquer - l'Everest lui-même. La pointe du sommet, noire comme de l'encre, ressortait avec netteté au-dessus des arêtes. Elle déchirait la traînée de cristaux de glace que l'avion laissait derrière lui, vers l'est, comme un long foulard de soie. En regardant le ciel de ce côté-là, il m'apparut que le sommet de l'Everest était à la même hauteur que l'avion. L'idée que je me préparais à grimper à l'altitude de croisière d'un Airbus A300 me frappa à ce moment comme quelque chose de grotesque, ou pire. Je sentis mes mains devenir moites."
Jon Krakauer a écrit ce récit pour un peu "extérioriser" la sinistre catastrophe de cette expédition. En réalité, ça fait vraiment froid dans le dos, de découvrir tant de souffrance ne serait-ce que pour arriver au Camp de Base IV... pour grimper en haut de l'Everest...y rester 4 minutes... et redescendre. Les alpinistes sont réellement un mystère pour moi. Et en même temps, le sommet d'une montagne est quelquefois si important pour moi que je les comprends. 




Les plus du roman pour moi ont été les détails du chemin à parcourir de Katmandou pour arriver à la Cime. Les étapes pour y arriver, l’acclimatation difficile, les risques des œdèmes cérébraux et pulmonaires. Le poids écrasé par l'altitude, la difficulté de dormir, de manger, de se réchauffer, de respirer... les masques à oxygène... les gelures, les hallucinations... bref. C'est instructif et a le mérite de faire réaliser au lecteur que "non, c'est vrai que l'Everest ça peut être très glorieux, mais c'est peut-être pas pour moi finalement. Bon et puis je suis pas assez riche. Voilà voilà. Il est où mon chocolat chaud ?"


Les moins, eh bien... j'ai une mémoire de merde. Alors pour retenir tous les noms et prénoms des gens de l'expédition... j'ai eu du mal ! Ils sont beaucoup, surtout qu'en Mai 1996, il y avait plusieurs expéditions sur les pentes de l'Everest. En plus, si au début de la phrase Krakauer utilise le nom, il va ensuite utiliser le prénom à la fin. C'est deux personnes ? Ah non, c'est le même... Enfin, ce n'est qu'un détail que vous pourrez surmonter, je le sais, vous êtes forts.

A lire, donc. Un peu long à dévorer car il y a des tonnes de détails. Mais si vous le lisez, les photos qui jalonnent l'article vous intéresseront peut-être. Je les ai toutes pris sur ce site : cliquez-donc, chers amis.



Et sinon, restez à l'affut, un film va sortir fin 2015. Coooool !

vendredi 27 février 2015

Le Sommet des Dieux - Jirô Taniguchi


Ah, si seulement ces livres n'appartenaient pas à une bibliothèque, mais étaient miens...

 Le Sommet des Dieux - Jirô Taniguchi


Installée devant cette page blanche, les mots ont du mal à sortir. Pourtant... j'ai tellement de chose à dire, sur cette œuvre... tellement d'émotions, de rêves,d'aspirations...


Mallory & Irvine, comme indiqué
(Je n'ai pas lu ce livre,
mais la photo est top.)
J'ai eu le premier tome de ce manga entre les mains le 31 Février exactement. Je partais quelques jours dans les Pyrénées avec une collègue du boulot, et quand elle a vu que je posais les yeux sur le bouquin, elle me l'a mis dans les mains. "T'as jamais lu ? Non ? Tiens."

A côté, j'avais La Voleuse de Livre (dont je ferai un article sous peu), et je me suis dit "de toute façon, je termine mon livre génial, et après on verra".
Sauf que non, bien sûr.
Parce que le livre débute d'abord sur l'ascension de Mallory et Irvine, deux alpinistes qui se sont perdus en partant vers le sommet en 1924. Les dessins de Jirô Taniguchi sont à couper le souffle. Les montagnes ne sont pas figées, elles vivent. Et pourtant, je ne suis pas (plus) une adepte des manga...

L'intrigue des 5 tomes sera la suivante : est-ce que Mallory et Irvine ont foulés le sommet de l'Everest avant de disparaitre ? On s'en fiche, me diront certains. Absolument pas, répondront d'autre. Moi, entre les deux mon cœur balance. Mais comprenez : si Mallory et Irvine ont été les premiers hommes à atteindre l'Everest, alors le premier 8000 n'aura pas été dompté par des Français en 1950, et Hillary et Tenzin ne seront plus les premiers hommes à avoir posé le pied sur le sol à 8 848m d'altitude en 1953.


Hillary et le Sherpa Tenzin



Donc... je m’égare, mais je trouve ça intéressant. Qu'en pensez-vous, vous ? Adepte ou pas de montagne ? Est-il important, pour vous, qu'un homme ou un autre soit le premier à fouler le sommet d'une montagne, à la gravie par le Sud, l'Est, le Nord... en hiver, en été, en solitaire, avec ou sans oxygène ? Je dois dire que pour moi ça a de l'importance. Je me fiche pas mal de savoir à quel pays appartient le "number one", mais... si moi j'étais une alpiniste, ça serait important pour moi de détenir un record sur une voie, un sommet... Je sais que ça peut sembler bête, surtout que la montagne n'appartient à personne. Non ?




Revenons à nos moutons.
Le site Babelio résume le premier tome ainsi :

"Dans une petite boutique népalaise, Fukamachi tombe sur un appareil photo qui pourrait bien être celui de George Mallory, le célèbre alpiniste qui fut le premier à essayer de vaincre l'Everest. Mallory disparût avec Andrew Irvine, lors de cette ascension en 1924, sans que l'on puisse savoir s'ils sont parvenus au sommet. Et si c'était seulement lors du chemin du retour qu'ils avaient eu cet accident fatal? Cela changerait l'histoire de l'alpinisme! C'est sur cette passionnante question que s'ouvre le chemin initiatique de Fukamachi qui sera amené à faire la rencontre de figures hautes en couleurs. Le dépassement de soi, l'aventure, la passion de la montagne sont les leitmotivs de cette formidable aventure signée Jirô Taniguchi!"

Fukumachi Makoto
L'appareil photo et le film qui contient sont réels. (Je ne sais pas si à ce jour, il a été retrouvé. Je ne crois pas, d'après mes rapides recherches.) Et ça constituera la principale occupation de Fukamachi, un journaliste de 40 ans (avouez, il les fait pas !).
C'est un personnage attachant, beau, charismatique, alpiniste, qui a vu la mort en direct dans le viseur de son appareil photo, et qui va au bout des choses quand il les entreprend. Le type de personnage que j'aime. Plus que l'appareil photo qu'il trouvera au hasard dans la boutique avant de le perdre, Fukamachi court après un homme. Et cet homme, c'est le genre d'homme qui aime à l'extrême et dont une phrase raisonne toujours en moi (même si je l'ai lu, bon, ça va... !)
"Moi, la montagne, c'est toute ma vie. C'est tout ce que j'ai. Je ne peux même pas imaginer m'en éloigner un jour."

C'est beau. Et cet homme, c'est Habu Joji. Et plus vous le suivrez, plus vous réaliserez que les phrases citées plus haut alors qu'il était jeune sont vraies. Et c'est fascinant. Surtout quand on aime la montagne
autant qu'elle nous effraie (et oui...).
Habu est un homme qui court après les "première fois". Il veut être le premier à faire certaines ascensions hivernales, en solitaire, par des voies jamais pratiquées. C'est ce qui l'intéresse. Être le premier.
Et la concurrence est rude dans le cercle très fermé de l'alpinisme.
C'est un solitaire, et il n'a besoin de personne. Il est fascinant...
Moi, je ne l'ai pas aimé, au début. Trop anthipatique, trop égoïste, trop ... fou. Et finalement, au cour des pages, j'ai compris qu'il était juste un homme "normal". Et que l'égoïsme virait plus souvent à l'altruisme. Je ne dis rien, à vous de lire.



Dès le premier tome, la nuit, lorsque je fermai les yeux, je voyais les dessins se mouvoir. Je grimpais avec les personnages... et je souffrais avec eux.
Car ce livre est terrible : il donne envie de se mettre à l'escalade et à l'alpinisme pour de bon, et il en dégoute à la fois. Le froid, le mal d'altitude, les hallucinations qui en découlent, la respiration hachée, la fameuse barrière des 7 500m d'altitude... De quoi se crisper en lisant. De quoi vivre en lisant.

J'ai été particulièrement émue par l'attirance irrésistible des montagnes pour les deux hommes. Parce que le besoin qu'ils ont de grimper, je l'ai compris. Non pas de grimper... mais le besoin d'être en montagne à en avoir les larmes aux yeux, je l'ai. Souvent. Toujours.
Depuis la lecture, j'ai une fascination disons le, morbide, pour les récits d'ascension de l'Everest qui tournent mal. Pourquoi ? J'en sais rien. Peut-être parce que ça me fait moins mal de me dire qu'il y a de gros risques à y aller plutôt que me dire que je n'irai jamais là-haut par fautes de moyen financier, physique et moral. J'ai aussi une fascination pour le Népal et pour Katmandou.Mais ça, je suis certaine d'y mettre les pieds un jour, et ça fait du bien.


Si vous vous procurez ces livres, moi, je les ai lu avec cet album en fond sonore (forcément...)


Et vous n'oublierez pas de me dire ce que vous avez pensé des 5 tomes ? :)

mercredi 28 janvier 2015

Tristesse de la Terre - Eric Villard




"Mais qui était donc Buffalo Bill, créateur et présentateur vedette du Wild West Show ? On dit qu'il avait une carrure de bûcheron et des mains d'artiste, des mains très délicates, presque trop fines, ce qui dénote - comme nous l'enseignent les sciences mystérieuses - d'une prédisposition à la folie."

 J'ai eu, à Noël, un livre. Plusieurs, en fait. Mais ce livre là, j'en avais vu la pub dans une gare alors que je me rendais je ne sais plus où. (En fait, si, je sais. Mmh... Disney-land Paris pour la énième fois. Mais bref !) J'avais dis à ma mère "ah, je ne savais pas quoi demander pour Noël... pourquoi pas ce livre ?". 
C'est la couverture qui m'a attirée. Je pensais que c'était une photo d'Edward Curtis, photographe du 19ème siècle cher à mon coeur... mais il n'en est rien. La Dame s'appelle Gertude Käsebier (la pauvre...), et la photo reste merveilleuse.

Et le 25 Décembre au matin, parmi d'autres, donc j'ai eu celui-ci. Je n'ai pas tardé à le commencer, délaissant Harry Potter qui, après avoir avalé quatre tomes, commençait vraiment à me taper sur le système au cinquième. 

Eh bien, j'ai été déçue. Je crois qu'il faut même que je le souligne, je recommence. Eh bien, j'ai été déçue. Oui, que je n'aime pas un livre reste assez rare pour que je le note.


Buffalo Bill et Sitting Bull
Alors, pourquoi ? Parce que le style de l'auteur m'a hérissé du début à la fin. Pour moi, un livre évoquant un personnage historique n'a pas besoin d'autant de fioritures poétiques. Cela devient véritablement lassant et agaçant, d'attendre trois métaphores pour en venir au simple fait que Buffalo Bill était un gros connard. C'est agaçant de dissimuler le massacre de Wounded Knee, sous de la poésie. (Wounded Knee étant un épisode qui me révolte autant que les camps de concentrations de la Seconde Guerre Mondiale.)
"Et il se leva une violente tempête. La neige tomba du ciel comme une injonction de Dieu. Les flocons tourbillonnaient autour des morts, légers, sereins. Ils se posaient sur les cheveux, sur les lèvres. Les paupières étaient toutes constellées de givre. Que c'est délicat un flocon ! On dirait un petit secret fatigué, une douceur perdue, inconsolable". Vous voyez ? Oh, c'est magnifique. Mais n'a-t-on pas l'impression que l'auteur cherche à tout prix à trouver un moyen pour glisser ses phrases poétiques là où il peut ? Grmph. Bref.


Je le prête à qui veut en savoir plus sur le Wild West Show (à voir à Disneyland Paris aussi, au passage. Mais attention aux asthmatique, j'ai cru faire un malaise en sortant tellement la poussière m'a donné une crise abominable).

Quelques citations pour partir...


Buffalo Bill
 "Quelques Indiens à cheval tournent autour des rangers en criant comme Buffalo Bill leur a appris à le faire. Ils font claquer leur paume sur leur bouche, whou ! whou ! whou ! Et cela rend une sorte de cri sauvage, inhumain. Mais ce cris de guerre, ils ne l'ont poussé ni dans les Grandes Plaines ni au Canada, ni nulle part ailleurs - c'est une pure invention de Buffalo Bill. Et ce cri de scène, cette formidable trouvaille de bateleur, ils ne savent pas encore qu'il leur faudra le pousser sans cesse, dans toutes les mises en scènes où on les emploiera à jouer les figurants de leur propre malheur. Oui, ils ignorent encore le destin de ce truc inventé par Buffalo Bill, ils ne peuvent pas imaginer que tous les enfants du monde occidental vont désormais, tournant autour du feu, faire vibrer leur paume sur leur bouche, en poussant des "cris de sioux"; ils ne peuvent pas imaginer le prodigieux avenir de cette chose grotesque, le fabuleux pouvoir de combustion du sens à travers le spectacle. Et cependant, ils durent en éprouver en secret toute l'horreur."


"Il écoutait pendant des heures Buffalo Bill parler de ses exploits, des soixante-neuf bisons tués en une seule journée contre les Quarante-huit de Bill Comstock, grâce à quoi il avait hérité du prénom de Bill et se l'était fichu derrière Buffalo pour commémorer ce jour."

Ascension du Grand Paradis - 4061m !

Jeudi 5 Septembre 2019 Il est 3h56 quand j'entends des voix dans la chambre d'à côté. Enfin il est l'heure de se lever ! Ent...