mercredi 1 avril 2015

1er Avril 2015 - Rando au Mont Ventoux

 
Le Mont-Ventoux

 Je suis plutôt super motivée quand le réveil sonne à 5h30 en ce premier Avril. J'ai mal dormi, et le réveil n'a pas à me tirer des limbes, chose agréable. En revanche, le fameux mal de tête présent au lever à cause de la fatigue et de l'heure un peu trop "tôt". Mais ça ne fait rien, il y a deux heures de voiture pour le faire partir.

Aujourd'hui, direction le Vaucluse et Bédouin pour l'ascension du Mont-Ventoux ! De loin, il est très menaçant avec les nuages noirs qui roulent à son sommet, soulignés par le soleil naissant. J'ai hâte d'y être. Les raquettes sont bien au chaud dans le sac à dos, mais du village, on se demande mon père, mon frère, et moi, si on va les prendre. Depuis le départ raisonne la B.O d'Into The Wild, chantée par Eddie Vedder (ici : https://www.youtube.com/watch?v=mbBuAiyP9HU ), et ça donne le ton.



On arrive au chalet Reynard (1417m) vers 8h30. Comme on dit chez nous "y a des guns". On sait même pas si le chalet est ouvert pour boire un café. Dommage, car quand on ouvre les portières, le vent glacial et les températures à 0° nous font... refermer la voiture. Haha, pas très téméraire ! Le temps que ces messieurs chaussent enfin leurs chaussures, je sors pour m’acclimater un peu (tu parles... prendre froid serait plus réaliste), et enlever les raquettes de mon sac... qui se retrouve ridiculement vide et affaissé sur lui-même. 



Après un café (oui, c'était bien ouvert) où la gardienne nous dit d'une petite voix "y a du vent", on sort enfin pour se mettre en route. Il ne fait pas chaud, mais quand même, je m'attendais à pire.
On s'élève rapidement pour atteindre la crête Sud du Mont-Ventoux. On a 500m de dénivelé à monter, en 5km... ça va ! D'autant plus qu'il est tôt.

La vue est magnifique. Il est moins de 9h, le vent souffle fort et fait bouger les nuages au dessus de nous à folle allure. Le sol est gelé et crisse sous nos pas, créant un duo avec le choc de nos bâtons de randonnées. Très vite, je n'arrive pas à me détacher de ces sons, et ça m'énerve un peu... quand on commence à fixer son attention sur une seule chose, ça en devient réellement obsessionnel. Mais cette attention particulière s'en va comme elle est venue. Il faut dire qu'on va vite entamer les choses sérieuses : la crête. Là, je sais que le vent va souffler plus fort. Et mon Dieu, c'est pas peu dire...





On m'avait déjà parlé d'un vent si violent qu'il obligeait à ramper. Je l'avais cru, mais... quand on le vit, c'est autre chose. Pour aligner deux pas, il faut presque que je me laisse tomber sur ma droite d'où vient le vent avec des rafales à bien 220km/h ! Et forcément, comme c'est en rafale, quand le vent faibli, je vacille. Et ça, c'est quand j'arrive à marcher. Parce qu'il n'est pas rare que je doive tourner brusquement le dos à la vallée qui s'étend à ma droite, à enfoncer mes bâtons dans le sol, à me crisper dessus, et à attendre que ça passe. Avec Axel, qui s'agrippe aux poteaux rouge ou bleu qui guident le chemin, on rit beaucoup. Jusqu'au moment où pour moi, honnêtement, ça devient nerveux.
Le vent est si violent que j'en ai la tête qui tourne, le sentiment de ne plus savoir où est le bas et le haut... Une douleur aiguë transperce mon oreille droite. J'ai l'impression d'être ivre, et quand je lève le pied pour l'avancer, il se décale toujours contre ma volonté, me faisant trébucher. A ma gauche s'étend un grand éboulis. Si je tombe, ça risque de faire mal.
Axel trouve le moyen d'avancer vite pour rejoindre mon père en courant entre deux rafales. Moi, je n'y arrive bien vite plus : à me crisper, je sens mes jambes devenir du cotons. Ah... il ne manquait plus que ça.
Arrivée à un replat, je mets vite une autre veste par dessus la mienne pour mieux protéger ma tête. Ça va vite mieux... mon oreille est protégée, il n'y a plus que cette tête qui tourne sauvagement au rythme des bourrasques de vent. C'est drôle, mais je suis inquiète : on s'élève vite, et le vent sera forcément de plus en plus fort. Et je ne peux pas m'empêcher de me dire que pire que là, c'est une Auriane qui rampe pour garder l'équilibre.
Heureusement, le vent forcit peut-être, mais nous sommes, après le Col des Tempêtes (qui porte bien son nom... pour l'anecdote, une fois que je montais le Ventoux en vélo, j'ai vu un monsieur tomber ici à cause du vent. J'étais vite descendue du mien pour le pousser. On a beau dire, deux roues, c'est moins stable que deux pieds.). Après le Col des Tempêtes, donc, nous sommes abrités un peu plus que sur la crête. Il n'en reste as moins un vent de malade au sommet qui ne nous permet pas de nous attarder. Dommage, j'ai vraiment un coup de barre !



"Détendez-vous, ça va bien se passer !" ? Mouais. Hihi !


Là, pour que les prières s'envolent, y a pas de soucis !



On redescend vite, dans la neige. Dure, on glisse souvent. Mole, on s'enfonce. Et moi, j'en peux plus, j'ai un coup de fringale, j'ai les jambes lourdes... vivement que nous fassions la pause de midi. Malheureusement, il n'est qu'11h15. Bon... pause énergétique oblige, nous repartons ensuite en "hors" piste pour retrouver la piste forestière qui circule à flan de la montagne (j'ai souvent envie de dire colline... Hem.). A midi, on s'arrête près d'une bergerie qui sert de bivouac à on ne sait qui. Et là... là, c'est le coup de barre qui nous laisse endormi un bon gros quart d'heure !
 

Voilà, on dort...
 La suite n'aura vraiment que peu d’intérêt. Les pistes forestières se ressemblent toutes et sont monotones. Malgré quelques rafales de vent qui nous poussent vers l'avant, comme si le Ventoux nous jetait dehors, il n'y a rien à dire. On attendra le chalet Reynard à 14h30 à peu près, après 15km et 800m de dénivelé positif. Une bonne crêpe au chocolat, et on rentre... On se sera bien aéré... !

On rigole bien, en tout cas !

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