mercredi 2 septembre 2015

Un tour dans le Mercantour - 25-28 Août 2015



Mardi 25 Août 2015






Il est déjà 15h quand Axel et moi quittons Bouillargues pour le Mercantour. Près de 5h30 nous attendent d’après Google Map, et ça ne m’enchante pas des masses. Pourtant, le trajet se révèle moins long que prévu, entre musique (Of Monsters And Men, Naheulband, Beatles…), déconne et sieste. Et puis, je suis vraiment trop heureuse de partir !! Faut croire qu’à chaque fois que Décathlon me rerererere-propose un CDI pour me rerererere-dire non ensuite, faut que je parte en montagne. Comme dit ma chère môman « à toute chose malheur est bon. »
Nous retrouvons Nicolas, le pote d’Axel, vers 20h à Belvédère dans les Alpes Maritimes. Un lourd plafond nuageux plane au dessus de nous, et avec l’heure tardive, ça donne une ambiance assez particulière. J’aurai préféré arriver sous le soleil, mais bon !
On prend une petite route qui monte encore. La nuit tombe vite, le brouillard nous enveloppe, on ne sait pas trop où on va… bref, tout va bien ! Il est 21h quand on arrive au parking du Pont du Countet au dessus de Saint-Grat. C’est la fin de la route qui remonte la vallée de la Gordolasque. Il fait nuit, et c’est à la frontale qu’on trouve un coin près du torrent pour jeter nos tentes deux secondes (bordel que c’est pratique !!), et préparer à manger.
C’est à ce moment, en plein brouillard, au cœur d’une nuit nouvelle qui dévore un paysage qui ne nous sera dévoilé qu’au petit matin, et près d’un torrent qui gronde, que je me rends compte que j’ai changé. Je le dis, je m’en rends compte, mais fut un temps, j’aurai été angoissée d’arriver là. Aussi tard… de nuit… dans l’inconnu. Cette nuit-là, je juste impatiente de commencer la randonnée.




Mercredi 26 Août 2015



6h30, j’attends dans un demi sommeil que le réveil d’Axel se fasse entendre dans la tente à côté. Le soleil semble bien loin, mais on dirait qu’il fait clair. En plus, il ne fait pas « trop » froid. Je m’habille en profitant de l’espace ÉNORME de cette tente en prévision des deux futures nuits dans un espace minuscule, et sors. Whaw… c’est beau, on se sent tout petit ! En face de nous, sur l’autre rive du torrent, la foret. Derrière nous, de hautes parois majestueuses dont le sommet commence à être éclairé par le soleil.
Après un petit déjeuné rapide au café lyophilisé dégueulasse, on plie nos tentes 2 secondes alors qu’elles sont encore trempées.





On prépare rapidos nos sacs et on décolle à 9h pétante. Sur le parking, beaucoup de randonneurs partent déjà avec des sacs plus ou moins gros. Il y a même deux alpinistes que l’on voit s’élever sur un des versants de la montagne, sans doute en quête d’une paroi à escalader. Nous sommes à 1692m et notre premier objectif est le lac Autier à 2275m.
Mon sac avoisine les 19kg (en fait plus puisque j’ai oublié de filer une partie de la moitié de la bouffe à Axel), et je le sens. J’ai l’impression de m’enfoncer dans le sol à chaque pas, heureusement que mes bâtons, fidèles compagnons, m’aident à merveille ! Et puis la beauté du paysage, blablabla… vous savez, hein : ça fait tout oublier.
Même si la vallée est magnifique en ce matin, j’ai hâte de prendre de la hauteur. Chose que nous faisons un peu rapidement… après une bergerie (celle de Belle et Sébastien !!), on commence à grimper jusqu’à ce qu’on traverse le torrent. On fait une pause près du pont, d’ailleurs, car on est parti un peu vite… mais aussi parce qu’il y a là notre premier chamois !


La cabane de Belle & Sébastien.



Ensuite, le chemin monte raide. Il serpente au milieu de vaches énormes ! J’aime ces bestioles, mais il faut reconnaître qu’elles sont impressionnantes. Et quand il y en a une au milieu de la route, eh bien… on change la notre !
Le soleil nous rattrape en émergeant derrière la montagne alors que l’on fait notre « pause pomme » (super ! 500g en moins !).






Il fait immédiatement bien plus chaud… et c’est avec soulagement qu’on arrive au lac Autier. Il faut dire que c’est magnifique, mais dur, pour commencer.
Il est 11h45, et malgré la beauté et le calme du lac, on décide de ne pas manger ici. On s’en va alors vers la Baisse du lac Autier (2637m). Apparemment, ici, « baisse » s’apparente à « col » ou « pas ».
Tenez, si je faisais une petite recherche rapide ? Je viens de trouver les définitions sur le site « centcols.org »


Col : vient du latin collum dans le sens de cou. Ce mot col est attesté vers le XIème siècle en français, mais il ne sera utilisé dans son sens géographique qu'à partir du XVIIème siècle, remplaçant l'ancien français port. Cependant, il fut utilisé dès les XVème et XVIème siècle dans des sens tels que col de vessie, puis col d'un vase.


Pas : vient du latin pandere, passus, il est utilisé dès le XIème siècle dans le sens de passage, défilé (passeur au XIIème). Littré (sur 28 sens de pas) donne le sens de "passage étroit et difficile dans une montagne" avec une citation de Vaugelas pour le 13ème sens (11éme sens : passage, 12ème : pertuis, 15ème : seuil). D'après le Dictionnaire Historique de la Langue Française, dès 1160-1174, pas désigne un passage difficile souvent qualifié par l'ancien adjectif mal (1176-1181), origine des malpas actuels ; remplacé (XIIIème siècle) par mauvais d'où les mauvais pas et les maupas actuels ; il s'étendra à la désignation de détroit (1530) ou de défilé (1559), valeurs vieillies, sauf en toponymie (par ex. : pas de Calais, pas de Suse).


Baisse : vient du latin bassus qui donnera bassiare (lat.vulg.) puis baisser (français au XIème siècle) et enfin baisse (au XVIème siècle). Littré donne en 3ème sens (sur 4) "terrain affaissé", mais sans référence à la montagne. Depuis quand est-il utilisé pour désigner un col ? On en trouve, en effet, principalement dans les Alpes Maritimes (215 exemples dans le Chauvot) !

Voilà ! Plus clair ? Pas vraiment, non… mais bon, l’histoire des mots est passionnante !







Revenons à nos moutons… ou nos vaches… ou nos chamois et bouquetins. Nous en étions à nous diriger vers la Baisse du lac Autier, donc. Et pour y accéder, imaginez un « chemin » que l’on devrait deviner à travers un immense éboulis, guidé uniquement par des cairnes plus ou moins clairs. C’est juste épuisant de sauter d’un rocher bancal à un autre. Merci pour les chevilles… chaque fois que j’en tord une je ne peux m’empêcher de penser à mon poids plus celui du sac, soit presque 80kg !! Et euh… voilà. Donc, trente minutes après être partis du lac, on s’arrête pour pique-niquer. On est au milieu du chemin mais on s’en fiche : c’est plus où moins plat, et en plus il n’y a pas âme qui vive.


Pendant qu’on mange, on regarde avec certains coups d’œil inquiets la « baisse » en se demandant bien par où on peut y accéder. Et puis, il y a les nuages accrochés aux cimes qui descendent un peu trop vite à mon goût.







13h30, on repart. Trop vite ? Je n’en sais rien. En tout cas, alors qu’on s’arrête un peu plus loin pour observer un bouquetin pas farouche, ma vision s’obscurcit accompagné de nausée et fourmis dans le visage. Aïe aïe aïe… je ne dis rien. J’veux pas faire ma chochotte, et je sais que forcer sur la digestion c’est mauvais. Et on saute encore de rocher en rocher… pour moi c’est pas facile.

Le chemin se poursuit très difficilement. Il y a des cairnes un peu (trop) partout… on se demande si c’est pas une colo de marmottes qui aurait joué à l’équipe qui en construit le plus !!




Si vous cliquez sur la photo vous verrez peut-être un bouquetin.


Et soudain, je vois tout noir, je ne parviens plus à respirer, nausée… Je m’arrête, j’ai encore frôlé le malaise. Je réclame alors cinq minutes de pause et parle de mon état. On ne ment pas, en montagne.
On est bien, tiens… et moi, contrariée. J’espère que ça va passer, et je ne comprends pas. Quand même… je m’entraine assez souvent, qu’est-ce qu’il se passe ?
Sous les conseils d’Axel, je mange une barre énergétique. On vient de manger, mais franchement, il me faut du sucre. Il me faut aussi de l’eau mais on se rend compte qu’on va en manquer. Merveilleux !
Au vu de la forme générale, du chemin difficile et du brouillard qui menace de tomber, on décide de rester groupé. Et heureusement ! Le chemin se transforme en un terrain d’escalade ! ça m’aurait bien plu, mais pas avec autant de poids sur le dos.






Axel joue donc au sherpa en prenant quelques fois le sac de Nicolas (qui, pour une première rando, doit bien en chier le pauvre !), et hisser le mien quand je décrète ne pas pouvoir monter avec. Je ne sais pas où il trouve sa force. Peut-être parce que cette fois, c’est lui le guide et qu’il se dit qu’il doit pas foirer ? Ha ha !!

On n’arrive enfin en bas du col… baisse… et on n’est pas au bout de nos peines.







On remarque que le « chemin » monte tout droit sur un terrain très friable d’au moins trente mètres. Ça promet… Axel part en premier, puis j’y vais suivie de Nicolas. Au début, ça va. Je remarque même qu’une fleur sent remarquablement bon, dans ce paysage déchainé. Comme quoi, il y a de tout, en montagne.


Très vite, la montée se fait bien moins plaisante. Les pierres roulent sous mes pieds et j’ai peur d’assommer Nicolas, en bas. En plus, les bâtons ne s’enfoncent plus mais glissent sur le sol… il faut donc que je m’aide comme je peux de mes mains… mais avec les bâtons c’est impossible. Comme il est impossible pour moi de les ranger. Et puis, zut, je suis dans une impasse. Alors que je veux changer de « chemin », je me rends compte que je suis bloquée. Il faudrait que je bouge trop mes pieds, et on risque l’éboulement. Je tente d’enlever mon sac, mais je manque de tomber à la renverse et je me laisse tomber sur le terrain instable pour reprendre mes esprits et calmer ma frayeur. Bon. On galère. Je préviens Nicolas qui s’est rapproché que je suis coincée, et que je risque de lui envoyer des pierres. Il me dépasse sans prendre le même chemin que moi et je peux enfin bouger pour reprendre une route plus « stable » (stable ? J’ai vraiment écrit stable ? J’y crois pas…).


On grimpe tant qu’on peut jusqu’à ce qu’Axel nous rejoigne. Là, quand j’écris ces mots, je me demande comment il a fait pour ne pas nous envoyer toute la montagne sur la tête ! Je rêve d’un casque pour me protéger. On devrait en avoir toujours avec nous ! Et un incident confirme mes craintes : alors qu’on discute, une pierre dégringole de je ne sais où et Axel se la reprend en plein tibia. Il a eu de la chance, mais les frayeurs deviennent concrètes et j’ai hâte d’en terminer avec cet abominable passage. Libéré de son sac à dos, Axel prend celui de Nicolas, qui prend mes bâtons, et en route.Travail d'équipe !




Pas fâchée d’être en haut. Les derniers mètres étaient éprouvant : la roche à laquelle je me retenais pour ne pas basculer dans le vide me restait parfois dans les mains. J’ai un souvenir un peu flou de la façon dont on a réussi… mais plus jamais. Plus tard, avec une carte récente dans les mains, Axel nous apprendra que ce n’était absolument pas un vraiment chemin que nous avons emprunté ! Mais nous avions une carte des années 80, je pense, alors…




On pensait que c’était fini, mais les amis, ça aurait été bien trop drôle et facile ! Arrivé en haut à 2637m après une courte pause à observer les bouquetins, on se plante de chemin. Enfin… y avait pas de chemin, mais mal interprétation de la carte. Nous voilà à descendre sur une pente raide en direction la Baisse de Valmasque à 2549m (bon, je vais appeler ça des cols, à présent !), qui doit nous mener à la fameuse Vallée des Merveilles. Au bout d’un moment, il est clair que ce n’est pas du tout un chemin, il n’y a rien de tracé. Nicolas et moi nous arrêtons d’un côté de la pente, Axel de l’autre. Je descends un peu de mon côté jusqu’à me rendre compte qu’il n’y a pas d’issue au risque de se retrouver en haut de petites parois infranchissables. Mais, j’aperçois un grand lac avec un barrage, et même des randonneurs sur un autre versant de la montagne. Plutôt cool de savoir qu’on n’est pas seuls, là. Mais par où on y accède, à la Vallée des Merveilles, bon sang !
Bref, on remonte jusqu’au col. Et on prend un chemin que nous pensions emprunté uniquement par les bouquetins fort nombreux. Là, il semblerait que nous soyons sur la bonne route. Il faut bien de toute façon car on ne peut absolument pas aller en sens inverse, et on fatigue tous. Moi, je ne fais que trébucher !

 Et puis, le chemin qui mène au col devient évident, et je profite pleinement du paysage. Nous somme au milieu d’une roche rosâtre assez curieuse mais jolie. J’aime bien… ! Une fois au col, la Vallée de Merveilles se découvre enfin. Une vallée verdoyante parsemée de lac et bordée de montagne rocailleuse. Ça à l’air de valoir le coup, non ?
La Vallée des Merveilles




Pause au col pour admirer le paysage. Le lac et barrage que j’avais vu plus tôt, c’est le Lac du Basto. Jolie, mais la vallée est encombrée de nuage… et un peu moins derrière nous, là où nous allons. Alors, c’est parti ! Et puis… on est fatigué, on ne rêve que de se poser. Il est déjà plus de 17h… et ça fait 7 heures qu’on marche.

On était là-haut !
La Vallée des Merveilles
Toute petite face au paysage. Bon, ok, je ne suis pas bien grande déjà, mais bon... !





On descend rapidement pour atteindre la vallée. C’est magnifique, avec ce soleil couchant, ces chamois, ce ruisseau et ces lacs…

On ne sait pas trop où dormir, et les petites pancartes qui indiquent l’autorisation de bivouaquer de 19h à 9h ont disparu. On se dit que c’est un oubli. On se trouve un coin loin du sentier, et on monte notre campement avec soulagement.

Compagnon d'un instant



La soirée se déroule paisiblement. Apéro pain fromage et discussion quant au nouvel itinéraire du lendemain. Axel reconnait qu’il avait vu trop gros pour une première rando. Pas grave, nous ne sommes jamais venu, donc ça sera une découverte dans tous les cas. On abandonne le Mont Bégo et le 3000 à la frontière d’Italie… on reviendra ! : )


Vaisselle au torrent (j’adore ça, surtout quand c’est Axel qui se trempe les mains), brossage de dent face aux nuages qui montent, et dodo.



Alors que je commence à m’assoupir, un fracas énorme raisonne dans la montagne. C’est un éboulis, il semble énorme, la chute de grosses pierres se répercutent sur tous les versant, et j’arrête de respirer en tentant de me rappeler si nous ne sommes pas nous-même sous un éboulis !! Je me redresse et, sans la capuche du duvet, mon ouïe s’améliore. C’est certain, l’éboulis n’est pas sur nous. Et c’est certain aussi, nous ne sommes pas exposés au danger. J’entends une tente s’ouvrir, c’est Nicolas qui est d’accord avec moi : c’est flippant ! Axel nous répond un « mais non » étouffé depuis sa propre tente, et on se rassure tous en disant qu’on ne risque rien.




Difficile néanmoins de se rendormir après ça. En plus, j'entends comme des détonations plus ou moins régulières... en en discutant le lendemain, Axel est d'accord avec moi : y avait un feu d'artifice quelque part en bas. Bizarre !

Et puis, difficile de m'assoupir quand la lune, presque pleine, éclaire ma tente et des… ombres… surement des chamois ou bouquetins, donc sans risque. Sauf que moi, j’ai toujours peur de tout. Et quand je me mets à entendre un ronflement asthmatique étrange, j’imagine très bien un vieux bouquetin venu mourir près de nous ! Mais quelle horreur quand demain nous verrons son cadavre ! Et puis, ça risque d’attirer les loups ! Y a des loups, dans le Mercantour, non ? Bon. Je me redresse. Je crois que j’étais dans un demi rêve, encore, avec mon imagination qui prenait de grosses proportions. Le bruit vient de vers chez Axel, que j’entends ouvrir sa gourde. « Eh, Axel, tu dors ? » « Non. » « Mais c’est quoi ce bruit ? » « Hein ? J’sais pas moi. » « Attends… ça serait pas ton pote qui ronfle ? » « Ah, ben si, il ronfle il l’a dit ». « Mais il fait de l’asthme ? « Mais j’en sais rien moi, j’crois pas ! ». Ok ok ok… Donc, on va dire que c’est Nicolas qui ronfle. N’empêche, il respire méga vite, ça pourrait être un animal !




Jeudi 27 Août 2015



Il est au alentour de 6h, je crois. Il fait 6° dans ma tente… non mais quelle idée. J’entends Nicolas sortir de sa tente, s’éloigner… et ne jamais revenir. Ah ? Bizarre. J’ai le choix entre un enlèvement par un gang de bouquetins, et le sommeil profond qui m’aurait pris par surprise. Ça doit être le sommeil. Je m’habille en restant dans mon duvet, pestant contre le froid humide de tous mes vêtements, et je sors enfin. Il fait grand beau, mais grand froid. En pivotant sur moi-même je remarque que Nicolas s’est endormi sur un grand rocher. Donc, il n’était bel et bien pas revenu ! Un mystère en moins. Je réveille Axel vers 7h30 pour qu’il me file le réchaud et sa gourde. Sans mon café ça va pas être possible, en plus ma montre indique 3°.
  


Le soleil est vraiment loin et il fait vraiment froid. Aussi, le café dégueulasse a le don de réchauffer. Et quand un chamois pointe son nez vers notre campement, c’était ce qu’il fallait pour oublier les faibles températures ! Un groupe de randonneur entame le col à que nous avons descendu la veille à l’instant où je lave un tee-shirt dans un petit lac (plein d’araignée d’eau… youpi).

Le temps que j’aille faire la vaisselle et les mecs le plein d’eau, le soleil a atteint notre campement. Il est donc temps de mettre tout dans le sac et d’attendre que les toiles sèchent ! Comme il est presque 10h, je plis la mienne encore humide. Elle sèchera à midi !

Il est précisément 9h45 quand on quitte notre emplacement pour reprendre le sentier. La journée s’annonce vraiment magnifique malgré les douleurs aux épaules résultant du sac trop lourd de la veille (et d’aujourd’hui).
On descend donc tranquillement en croisant plein de randonneurs… jusqu’à ce que deux d’entre eux m’agressent limite avec un « vous n’avez pas le droit aux bâtons hein ! Y a des gardes là-bas, ils surveillent »… hein ? Je le dis à Axel et Nicolas et conclu par un « ils nous font peut-être une blagounette ! »…et là j’entends une femme derrière : « Non c’est pas une blague. Vous n’avez pas le droit. Vous avez les bouts en caoutchouc ? » « Euh… non je les ai oublié. » « Alors il faut les plier. » Je m’arrête en laissant cette femme passer devant moi. Non mais whaw ! Triste retour à la « civilisation » !! En fait, il nous faudra encore quelques pas pour arriver à l’endroit où il est indiqué que les randonneurs n’ont pas le droit aux bâtons. On était dans nos droits, par contre, la mauvaise humeur m’a pris. Ils m’ont vraiment gonflé ces randonneurs de m**** !! Comprenez moi. Depuis la veille 18h, nous étions seuls dans cette vallée… et là…




Bref, je continue un peu vivement, énervée, et tombe sur le-dit garde. C’est une jeune femme qui regarde un peu au dessus de moi où se trouvent un chamois et un petit. On regarde jusqu’à ce qu’ils disparaissent, et elle me dit « vous les avez vu ? » ….. Euh…. Meuf, on vient de les regarder ensemble ! Donc, je joue la naïve. « Oui oui, y en a des tonnes j’étais jamais venu ici c’est énorme ! » « Vous venez d’où ? »

Et là… coup de chance. N’ayant pas préparé la rando, j’en savais rien et ai montré mon frère en lui signalant que lui, il savait. On discute un peu, elle nous demande où on a campé, et je réponds « au lac, en bas du col ». « Le lac du Basto ? » « Oui. » Et moi, comme j’ai vu la tête d’Axel j’ai vu qu’il y avait un problème. On abrège la discussion, et une fois hors de portée de voix, Axel m’explique qu’on n’avait absolument pas le droit de bivouaquer là où on a passé la nuit… et que j’ai menti sans le savoir. Du coup, je me sens mal, j’ai l’impression que tout le monde se doute qu’on a campé volontairement dans un endroit interdit. Et ça m’énerve parce que la montagne devrait être à tout le monde. Je comprends le truc d’une zone protégée blablabla… mais ça m’a bousillé toute ma Vallée des Merveilles. Sans compter les gardes du parc qui nous surveillaient avec des jumelles !

Bref, on descend dans la vallée. J’ignore à moitié les gravures préhistoriques qui foutent tout ce bins. C’est pas mon truc, les gravures…
Et le chemin passait en dessous !




On passe devant un autre garde, une femme à la voix toute douce que j’apprécie direct. Je ne sais pas comment on en vient à lui demander où diable on peut camper cette foutue nuit suivante, mais elle nous indique la sortie de la zone protégée… OUF ! Il faut pour cela passer un col. Et là, Axel a la bonne idée de demander : « On peut reprendre nos bâtons, pour y monter ? » … Et la réponse fut un « oui » suivit de maints remerciement de notre part. Non sans rire… la seule bonne chose à marcher sans bâtons c’est que j’ai pu manger ma pomme en avançant sur le sentier. (Comment ça on s’en fout ?)
… Comme j’ai terriblement envie d’un Ice-Tee et qu’il y a un refuge à quinze minutes de notre route, on y descend. Et là, pas d’Ice-tee, mais un jus d’orange pas frais. Tant pis, ça fait du bien quand même d’avoir une petite pause au soleil.
Grand mur avec des gravures où Axel et Nicolas ont cherché pendant 15mn un... bateau.
Introuvable!

Nous on boit, et les vêtements sèchent

On remonte vers un petit lac désigné par la garde pour pique-niquer. C'est le lac Mouton, à 2193m. On crame au soleil, on mange bien, ma tente sèche… merveilleux ! : )





On remonte vers un petit lac désigné par la garde pour pique-niquer. On crame au soleil, on mange bien, ma tente sèche… merveilleux ! : )


Et puis il est temps de repartir ! Il faut qu’on monte au Pas de l’Arpette, un peu plus de 300m plus haut. Après avoir fait le plein d’eaux au ruisseau, c’est parti ! On y va molo, il fait chaud, y a pas mal de soleil, et on vient de manger. En tout cas, on s’élève vite et notre vue sur la vallée devient à chaque pas plus grandiose. Les marmottes, toutes petites, gambadent à nos côtés, et des « Crébains du pays de Dun » (des corbacs, quoi, ou un truc du genre…) nous survolent.


Un couple nous croise et nous arrêtent. « Vous savez qu’on n’a pas le droit au bâtons ? » Ah non, hein, eh oh, ça suffit ! J’explique calmement qu’un garde nous les a autorisé, et le couple a bien l’air dépité. « Mais nous on a du mal depuis le col à descendre ». Bawi, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, nous sommes surveillés, de tous côtés, où est la liberté ?





Après cette envolée lyrique… (sisi !)… nous faisons deux pauses pendant l’ascension du petit Pas. Nous ne sommes pas pressés, en sachant qu’après, il nous faudra juste trouver un endroit où bivouaquer, et il est tout juste le début de l’après-midi. On y va donc cool, les paysages sont magnifiques, et les nuages vaporeux animent la montagne comme je l’aime.




J’arrive au pas en première et attends les mecs en testant ma toute nouvelle veste de rando (cadeau de mes 24 ans), parce que nous sommes en plein vent. Ha, cette veste est géniale. Je voudrai presque des conditions climatiques catastrophiques pour la tester à fond !


Un petit sommet se dégage sur la gauche, et on devine un petit sentier pour y grimper. Ça tombe plutôt bien, puisque cette Cime me faisait de l’œil depuis la montée au Pas.


On y monte rapidement, et d’en haut, point de vue magnifique sur la Vallée des Merveilles, le Lac de l’Huile (ou nous avions prévu de bivouaquer avant de se rendre compte que c’était interdit), et le versant décharné fait d’éboulis de l’autre côté. Jolie !


Une nappe de brouillard nous chassera… et c’est parti pour la descente.






Heureusement régulière, la descente nous offre de belles vues sur des dizaines et des dizaines de chamois qui lézardent au soleil en nous observant d’un œil assez paresseux. Et, comme nous ne sommes pas pressés, nous en profitons.
 



Le vallon d’Empuonrame est une invitation au bivouac, mais nous voudrions trouver de l’eau. Or, dès que le ruisseau croise notre chemin, il est clair qu’il n’y a aucun endroit agréable pour passer la soirée (la nuit, on s’en fiche un peu). Alors, après avoir tourné un moment, on remonte pour s’éloigner du chemin et, à défaut d’eau, trouvons un petit coin qui nous donnera un beau panorama.
Comme nous n’avons pas le droit de mettre les tentes avant 19h, nous « séchons » au soleil… qui devient vite insupportable. Chacun notre tour, nous partons à la recherche d’un arbre pour un peu d’ombre. Et avoir froid. Oh, les joies de la montagne ;)
La soirée sera agréable malgré des nuées de mouches pendant le repas (expédié, du coup). D’ailleurs, je persiste à dire que la couleur bleue les attire. Et j’avais un pantalon bleu ! Terrible.

Visiteur du soir
Petit matin

Vendredi 28 Août.  



Je me réveille à 7h30 après une nuit plus ou moins confortable. Il est "tard", c'est la première fois que je me réveille après 6h dans une tente ! Je m'en extirpe après avoir jeté un coup d’œil à l'extérieur.
Je ne connais clairement pas d’autre endroit plus merveilleux que la montagne pour un café matinal. Même s’il fait froid (6°C), il fait beaucoup moins humide que la nuit d’avant, et on le ressent.
D’après nos calculs, la voiture ne se trouve qu’à une petite heure et demi de notre campement… alors… on attend que le soleil arrive jusqu’à nous pour sécher les tentes totalement.

 Et puis, on descend rejoindre là vallées où nos voitures nous attendent. Je n’ai pas trop envie de partir, mais le lendemain j’ai une quinzaine d’amis à la maison pour une petite fête. Quelle idée, aussi…
Quand on arrive il n’est même pas midi, le parking grouille de monde, de gens qui viennent ici pour se baigner, de cyclistes, de randonneurs… et oui. Nous ne sommes pas seuls en montagne, en fait.
Arrivée ! Mention spécial à Nicolas pour sa première rando réussie avec brio !

 
A bientôt, Mercantour, pour faire plus ample connaissance... :)


Et un petit film...



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