vendredi 21 août 2015

Lumière, bière, sourire.


Les petites mains de ma petite cousine

Les Pubs ont une lumière particulière. Tamisée, discrète, chaleureuse. Même en terrasse, alors que la ville se referme sur les habitués, la lumière procure un cocon qui se fait sentir « chez-soi ». Hier soir était un de ces soirs où amis, bières et paroles se confondent. Un soir au doux goût de pause entre des jours tumultueux. Un soir où les langues se délient jusqu’à exploser les barrières de la raison pour formuler rêves, bêtises et espoirs en un seul dialogue.
Hier soir, entourée d’amis fidèles, devant une bière réchauffée par deux heures entre mes mains, j’ai parlé. J’ai dit cette chose absurde comme de tout quitter pour partir voyager. Népal… Tibet… Patagonie… Absurde. Je parlais fort. On, parlait fort. J’étais volubile et exubérante, totalement sûre de moi quant au concret de mes rêves et paroles. Des paroles du type « ça vous fait rien, à vous de vous dire qu’il y a des endroits sur Terre où vous ne mettrez jamais les pieds ? Moi, ça me perturbe.». C’est à cet instant que j’ai vu cet homme aux cheveux gris, attablé derrière nous. Il était seul. Il avait une cigarette à la main et un café. Mais surtout, il avait ce sourire aux lèvres… celui de l’Homme qui Sait. Le sourire de celui qui a vécu. L’homme, c’était celui qui sourit des rêves de ces jeunes de vingt ans alors qu’il sait, pour avoir déjà passé deux vies comme la leur, que ce ne sont que de douces chimères. J’aurai pu simplement m’arrêter sur la question de prendre un café à 23h30, alors que le reste du monde est à une autre boisson. Mais les amis ont répondu à mon autre question, et l’homme a levé un rapide regard vers nous. Et un nouveau sourire. J’ai compris qu'il nous était destiné. 
Alors, je me suis posée des questions. Encore. Des tonnes de questions très rapides parce que j’étais seule dans ma tête alors qu’entourée de mes amis que je voulais vite rejoindre.
Une de ces questions tambourine encore dans mon esprit… Est-ce de la peur, de ne pas vouloir partir seule ? Ou une profonde lucidité… « Le bonheur n’est réel que lorsqu’il est partagé », disait Christopher McCandless. La peur se surmonte, mais le sentiment de solitude ? Non. Il ne se surmonte pas. Je ne le surmonte pas. J’ai besoin de partager la beauté d’un paysage avec quelqu’un. De voir si le regard de cette personne à mes côtés brille comme je sens que le mien brille.
Ce matin, je me dis qu’il faut à tout prix que je trouve des personnes pour voyager, de confiance… pour que dans trente ans, je n’ai pas ce sourire de Celle qui Sait mais qui n’a rien pu faire, attablée à une table dans un bar. A écouter des jeunes de vingt ans décrire leurs rêves.

Mais par dessus tout, mes Amis, je veux que vous voyagiez avec moi. Parce que je suis sûre qu'on s'est bien trouvé, tous. Et qu'on pourrait surmonter des galères parce qu'on est soudé. Nouvelle ou longue amitié, c'est pareil. On est ensemble. Et je ne veux pas que vous ayez ce sourire de Ceux qui Savent, plus tard. Je veux qu'on puisse se lever pour frapper de notre poing sur la table des jeunes de vingt ans en leur disant "bougez-vous el cul, bordel... partez, maintenant ! Et ensemble."

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