jeudi 4 août 2016

Vercors - Grand Veymont - 8-9 Juin 2016

Départ (photo de mon père )


Départ de Nîmes avec papa à 8h, direction le Vercors !
Trop heureuse : je n’y ai que très très rarement mis les pieds. Nous arrivons au parking à midi où il commence à pleuvoir. On mange donc dans le coffre de la voiture en riant devant toute l’eau qui tombe et le brouillard qui nous enseveli !
Comme aujourd’hui nous n’avons qu’une paire d’heures de marche, on décide d’attendre sagement qu’il fasse meilleur en bouquinant au sec. Je m’endors dans une position un peu improbable, et, quand j’ouvre les yeux, le bleu du ciel est à nouveau là.
14h, top départ ! Mon sac fait environs 17kg. Aïe aïe aïe.





Le sentier est vraiment très beau, bordé de forêt et de fleurs de toutes les couleurs. On trouve même du Muguet sauvage ! Quand je pense qu’un truc comme ça se vend 2€ pour le 1er Mai… 
Le chemin que l’on emprunte s’élève doucement jusqu’à un vallon qui est à couper le souffle. Comme dit papa, on se croirait dans un Western ! Et ça tombe bien, j’ai besoin de grand espace. Au bout, derrière les sapins, le Grand Veymont, notre objectif de demain matin.




  

On quitte le beau vallon après quelques photos, direction le Nord-Est en direction d’une bergerie. Là, gros coup de fatigue, sans jambe ni plus aucune énergie. Et ce sac à dos qui m’écrase, comme toujours ! Ca m’arrive quand même super souvent ces « coup de fatigue ». Mais je persévère à chaque fois, c’est ce que je me dis pour ne pas désespérer. Mais bref. Je suis en plus un petit peu énervée parce que j’ai oublié mon paquet d’énergétique à la voiture, et que ça m’aurait bien servi. Je me hais !
Donc, petite pause à la bergerie où je mange, faute de quoi, une compote (allégée en sucre parce qu’on ne trouve plus que ça en magasin, grrr !). Ça va quand même relativement mieux, ouf !








De là, on trouve la source indiquée sur la carte, dans une plaine bordée de forêts. C’est sûr, le bivouac se fera ici ! c’est magnifique, et c’est un terrain idéal pour camper.
On monte les tentes même s’il n’est que 16h45 parce qu’on a peur qu’il pleuve. Ma tente (enfin, mon palace offert par Damien !) montée, je fais un brin de toilette et on part avec papa sur une colline pour trouver du réseau. Mauvaise idée ! On se retrouve sous une averse pas piquée des vers ! 

De sous mon arbre-abri




On s’abrite sous un arbre chacun en espérant que ça ne dure pas trop longtemps ! En tout cas, on rigole bien. On finit quand même par changer d’endroit car nos dos sont trempés (ben oui, il pleut horizontalement !), et heureusement, la pluie s’arrête.

Le temps qu’on retourne à notre campement et nos pieds sont trempés ! On patiente dans nos tentes avant de manger. Il ne fait pas trop froid, c’est agréable ! 


Vue depuis ma tente

Repas
Mon palace (Merci Damien ! <3 )







Quand on va faire la vaisselle à la petite source, on s’aperçoit qu’il y a une tente, plus loin. Comme d’habitude, je suis « rassurée » de nous savoir pas seuls.
Il est 20h. On regarde le soleil jouer à cache-cache avec les nuages. Le spectacle est magnifique… en même temps, nous sommes en montagne !
Comme le réseau ne passe étrangement que quand le soleil nous éclaire, on en profite pour appeler ma mère et envoyer quelques sms.
 
"Allo maman ? :D"



On se couche ensuite dans nos tentes en attendant que le soleil se couche pour de bon. J’ai emporté avec moi Retour à la Montagne de Frison-Roche, que je lis jusqu’à ce que la frontale soit indispensable. Il est l’heure de dormir. Ce que je fais relativement dans ma tente-palace… jusqu’à ce qu’un rêve étrange me réveille.
Je me voyais en train de recevoir un SMS. On me disait de ne pas avoir peur, qu’on m’avait droguée et que j’allais avoir des hallucinations. Donc, quand des chevaux se sont mis à galoper autour de ma tente, dangereusement près, j’ai décidé qu’il était temps que je me réveille.
Sauf que dans la « vraie vie », c’est pas moins calme. J’entends un bébé pleurer ! Ici ! Paralysée, je me souviens de la tente aperçue plus loin. Mais ce bébé, il est avec eux ? Loin de tout ? Peut-être que je rêve. Mais j’entends les ronflements de mon père alors… brrr ! C’est flippant !

Jeudi 9 Juin, 7h30.
Selfie du matin !


Réveil avant le réveil. Hormis le bébé et ses pleurs entourés d’un mystère qui reste total, j’ai relativement bien dormi. Il ne faisait pas trop froid, ça change de mes derniers bivouacs.
J’ouvre ma tente et… dommage, il fait moche. Tant pis ! Je suis sûre que ça va s’arranger, je le sens bien ! (Euh…).
On petit-déjeune à l’abri de la toile de tente extérieure de papa pour se protéger du vent. Après un café lyophilisée et le pliage du campement, on décolle.




On a déjà pu apercevoir six randonneurs ! (Et… aucun avec un bébé, je tiens à le préciser).
Ça monte raide, dès qu’on quitte les bois. Mais quelle ambiance ! En haut, au col, (le Pas de la Ville) le soleil tente en vain de percer les nuages noirs. On dirait une éclipse. J’aime. Je me sens si bien, ici ! Le sac pèse sur mes épaules, mais c’est supportable. Il faut dire que je me suis soulagée de deux litres d’eau puisqu’il va y avoir des sources sur le parcours. 






On avance plutôt bien, et à chaque pas, le temps se dégage. Donc, quand on arrive au Pas de la Ville, on a une vue magnifique sur la vallée dans laquelle on a dormi. Et de l’autre côté, c’est les Ecrins qui s’offrent à nous ! Les nuages sont d’un blanc immaculé, et cotonneux. C’est beau ! 







Après une pause chocolat (ben oui !), on repart pour terminer l’ascension du Grand Veymont. Un traileur croisé en haut du col nous dit qu’on verra probablement des bouquetins. Heureuse, je me dis qu’effectivement, c’est bien un chemin « bouquetineux ». Etroite, caillouteux et qui grimpe bien !
A part un passage un peu délicat (à cause du sac à dos surtout), on arrive sur un petit replat où le vent nous accueille avec violence. Les oiseaux au dessus de nous ont toutes les peines du monde à maintenir leur trajectoire à cause de lui. (A moins qu’ils ne soient totalement bourrés, je ne sais pas). 






On continue à flan du sommet, luttant contre le vent qui, par ses rafales, nous déséquilibre à maintes reprises. 
Et on est en haut. 2341m. Paysage à couper le souffle. Une mer de nuage qui ne laisse dépasser que les sommets en face de nous… et un vent qui découvre la vallée de temps en temps. Tout bouge, tout danse, tout virevolte… C’est enivrant, et c’est moi qui ai l’impression d’être ivre, à présent. Le paysage change à chaque seconde, et j’ai du mal à en détacher mes yeux.






On fait une longue pause (avec du chocolat, bien entendu !), beaucoup de photos, puis on décide de partir. (Il faut dire que les trois personnes avec qui l’on a discuté au sommet nous ont un peu saoulé à prétendre que nos sacs étaient trop lourds pour juste deux jours. Nous au moins on peut faire face à la pluie et au froid. Eux, c’est moins sûr… Alors certes, le minimalisme est à la mode en ce moment, mais je pense qu’il y a encore plus d’accident en montagne !).








On redescend par un petit sentier qui dégringole jusqu’en bas. Etroit, il est quand même assez « souple » pour que je ne sente pas mes genoux (eh oui ils sont toujours là eux !). Au bout d’un moment, mon père s’arrête et me dit, en pointant du doigt vers le bas « regarde ! des bouquetins !... ah… non… c’est des moutons ». Je ne me moque pas bien sûr (non, quelle idée !), mais… je suis quand même super contente de réaliser qu’il a eu raison, en fait !
Un troupeau entier ! Moi, je vois d’abord ce tout petit qui descend avec moi. Si je suis aux anges ? Euphémisme.







On pique-nique au milieu d’un grand replat bien vert. Le temps se couvre parfois et on a peur qu’il pleuve, mais tout va bien ! On mange quand même relativement vite et on décide de prendre le café plus loin. 





On monte donc jusqu’à ce qu’on trouve une petite fontaine pour faire le plein d’eau, et on redescend ensuite régulièrement vers la voiture. Après le café, j’ai mal aux pieds à cause de ma semelle bien usée, et papa finit même en claquette à cause d’un souci veineux. Quelle bande de bras (pieds ?) cassés ! 

La journée en chiffres :
20km
838m D+
8h de marche
1000kg de bonheur






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