mercredi 28 janvier 2015

Tristesse de la Terre - Eric Villard




"Mais qui était donc Buffalo Bill, créateur et présentateur vedette du Wild West Show ? On dit qu'il avait une carrure de bûcheron et des mains d'artiste, des mains très délicates, presque trop fines, ce qui dénote - comme nous l'enseignent les sciences mystérieuses - d'une prédisposition à la folie."

 J'ai eu, à Noël, un livre. Plusieurs, en fait. Mais ce livre là, j'en avais vu la pub dans une gare alors que je me rendais je ne sais plus où. (En fait, si, je sais. Mmh... Disney-land Paris pour la énième fois. Mais bref !) J'avais dis à ma mère "ah, je ne savais pas quoi demander pour Noël... pourquoi pas ce livre ?". 
C'est la couverture qui m'a attirée. Je pensais que c'était une photo d'Edward Curtis, photographe du 19ème siècle cher à mon coeur... mais il n'en est rien. La Dame s'appelle Gertude Käsebier (la pauvre...), et la photo reste merveilleuse.

Et le 25 Décembre au matin, parmi d'autres, donc j'ai eu celui-ci. Je n'ai pas tardé à le commencer, délaissant Harry Potter qui, après avoir avalé quatre tomes, commençait vraiment à me taper sur le système au cinquième. 

Eh bien, j'ai été déçue. Je crois qu'il faut même que je le souligne, je recommence. Eh bien, j'ai été déçue. Oui, que je n'aime pas un livre reste assez rare pour que je le note.


Buffalo Bill et Sitting Bull
Alors, pourquoi ? Parce que le style de l'auteur m'a hérissé du début à la fin. Pour moi, un livre évoquant un personnage historique n'a pas besoin d'autant de fioritures poétiques. Cela devient véritablement lassant et agaçant, d'attendre trois métaphores pour en venir au simple fait que Buffalo Bill était un gros connard. C'est agaçant de dissimuler le massacre de Wounded Knee, sous de la poésie. (Wounded Knee étant un épisode qui me révolte autant que les camps de concentrations de la Seconde Guerre Mondiale.)
"Et il se leva une violente tempête. La neige tomba du ciel comme une injonction de Dieu. Les flocons tourbillonnaient autour des morts, légers, sereins. Ils se posaient sur les cheveux, sur les lèvres. Les paupières étaient toutes constellées de givre. Que c'est délicat un flocon ! On dirait un petit secret fatigué, une douceur perdue, inconsolable". Vous voyez ? Oh, c'est magnifique. Mais n'a-t-on pas l'impression que l'auteur cherche à tout prix à trouver un moyen pour glisser ses phrases poétiques là où il peut ? Grmph. Bref.


Je le prête à qui veut en savoir plus sur le Wild West Show (à voir à Disneyland Paris aussi, au passage. Mais attention aux asthmatique, j'ai cru faire un malaise en sortant tellement la poussière m'a donné une crise abominable).

Quelques citations pour partir...


Buffalo Bill
 "Quelques Indiens à cheval tournent autour des rangers en criant comme Buffalo Bill leur a appris à le faire. Ils font claquer leur paume sur leur bouche, whou ! whou ! whou ! Et cela rend une sorte de cri sauvage, inhumain. Mais ce cris de guerre, ils ne l'ont poussé ni dans les Grandes Plaines ni au Canada, ni nulle part ailleurs - c'est une pure invention de Buffalo Bill. Et ce cri de scène, cette formidable trouvaille de bateleur, ils ne savent pas encore qu'il leur faudra le pousser sans cesse, dans toutes les mises en scènes où on les emploiera à jouer les figurants de leur propre malheur. Oui, ils ignorent encore le destin de ce truc inventé par Buffalo Bill, ils ne peuvent pas imaginer que tous les enfants du monde occidental vont désormais, tournant autour du feu, faire vibrer leur paume sur leur bouche, en poussant des "cris de sioux"; ils ne peuvent pas imaginer le prodigieux avenir de cette chose grotesque, le fabuleux pouvoir de combustion du sens à travers le spectacle. Et cependant, ils durent en éprouver en secret toute l'horreur."


"Il écoutait pendant des heures Buffalo Bill parler de ses exploits, des soixante-neuf bisons tués en une seule journée contre les Quarante-huit de Bill Comstock, grâce à quoi il avait hérité du prénom de Bill et se l'était fichu derrière Buffalo pour commémorer ce jour."

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