mercredi 11 février 2015

Glacier des Ecrins, 2007






Je me souviens... j'avais une correspondante allemande chez moi et qui s'en allait le jour où je partais moi-même avec mon père dans les Ecrins. Quand elle m'avait vu essayer tout le matos, elle m'avait dit "mais pourquoi tu fais ça ?"... et bon, ça tombe bien, j'ai jamais bien parlé Allemand.


Faire son premier glacier devrait être un souvenir indélébile... et pourtant, j'avais 16 ans, j'étais en pleine adolescence torturée à cause d'un lycée à la con, et je n’en ai que très peu de souvenirs. Mais aujourd’hui, huit ans plus tard, alors que je prends en main l’organisation pour mon ascension du Mont-Blanc cet été 2015, alors que je lis un manga sur l’alpinisme, j’ai envie de noter tout. Au cas où un jour ma mémoire s’en aille.





Je me souviens du premier jour. De cette marmotte devant un refuge, de cette fascination pour le sommet du Pelvoux, de mon premier pas sur le glacier, de mon père qui avançait un peu trop vite pour moi sans que j'ose dire stop, de la peur d’être sur un glacier. Je me souviens de la pénible montée au refuge des écrins... et de la nuit épouvantable à cause des couvertures qui grattent. J’avais oublié mon drap-sac, on m’a vendu un « sac à viande » en papier…
Le lendemain matin, alors que le soleil n’était pas encore levé, je me souviens surtout de tous ces gens qui se faufilaient à la file indienne vers le Dôme de Neige. A cette heure où la nuit lutte encore victorieusement avec le jour, ce n’était pas des hommes ni des alpinistes, devant moi. C’était des lumières. De belles lumières.




Je n’ai aucun souvenir de la montée sur le glacier vers le Col des Ecrins. Je me souviens juste d’être arrivée au col. D’avoir regardé le Dôme de Neige avec un frisson en me rappelant qu’il y avait eu des morts, là-haut. 





Je me souviens aussi que mon père avait tenté de me faire monter au col de la Roche Faurio, pour qu’on puisse voir de l’autre côté. Et à quelques mètres du haut, il avait dit stop parce qu’il avait peur que ça soit instable. Je me souviens de mon étonnement. C’était la première fois que je le voyais renoncer… Et j’ai compris que Montagne rime avec Prudence.
Je me souviens de notre arrivée au refuge avant midi. De la chaleur. Du gâteau au chocolat, énorme et franchement dégueulasse… 
Je ne me souviens pas de la deuxième soirée au refuge. Je me souviens juste de la redescente dans la vallée, au Près de Madame Carle… de mes genoux douloureux… et du trajet pour Nîmes. 


Nous y étions presque, pourtant... !








Rien d’autre. Si, juste que nous avions rapportés de l'eau des glaciers dans nos gourdes... pour boire le pastis avec, le soir. Avec mon oncle et ma tante... Beaux souvenirs !

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