vendredi 27 février 2015

Le Sommet des Dieux - Jirô Taniguchi


Ah, si seulement ces livres n'appartenaient pas à une bibliothèque, mais étaient miens...

 Le Sommet des Dieux - Jirô Taniguchi


Installée devant cette page blanche, les mots ont du mal à sortir. Pourtant... j'ai tellement de chose à dire, sur cette œuvre... tellement d'émotions, de rêves,d'aspirations...


Mallory & Irvine, comme indiqué
(Je n'ai pas lu ce livre,
mais la photo est top.)
J'ai eu le premier tome de ce manga entre les mains le 31 Février exactement. Je partais quelques jours dans les Pyrénées avec une collègue du boulot, et quand elle a vu que je posais les yeux sur le bouquin, elle me l'a mis dans les mains. "T'as jamais lu ? Non ? Tiens."

A côté, j'avais La Voleuse de Livre (dont je ferai un article sous peu), et je me suis dit "de toute façon, je termine mon livre génial, et après on verra".
Sauf que non, bien sûr.
Parce que le livre débute d'abord sur l'ascension de Mallory et Irvine, deux alpinistes qui se sont perdus en partant vers le sommet en 1924. Les dessins de Jirô Taniguchi sont à couper le souffle. Les montagnes ne sont pas figées, elles vivent. Et pourtant, je ne suis pas (plus) une adepte des manga...

L'intrigue des 5 tomes sera la suivante : est-ce que Mallory et Irvine ont foulés le sommet de l'Everest avant de disparaitre ? On s'en fiche, me diront certains. Absolument pas, répondront d'autre. Moi, entre les deux mon cœur balance. Mais comprenez : si Mallory et Irvine ont été les premiers hommes à atteindre l'Everest, alors le premier 8000 n'aura pas été dompté par des Français en 1950, et Hillary et Tenzin ne seront plus les premiers hommes à avoir posé le pied sur le sol à 8 848m d'altitude en 1953.


Hillary et le Sherpa Tenzin



Donc... je m’égare, mais je trouve ça intéressant. Qu'en pensez-vous, vous ? Adepte ou pas de montagne ? Est-il important, pour vous, qu'un homme ou un autre soit le premier à fouler le sommet d'une montagne, à la gravie par le Sud, l'Est, le Nord... en hiver, en été, en solitaire, avec ou sans oxygène ? Je dois dire que pour moi ça a de l'importance. Je me fiche pas mal de savoir à quel pays appartient le "number one", mais... si moi j'étais une alpiniste, ça serait important pour moi de détenir un record sur une voie, un sommet... Je sais que ça peut sembler bête, surtout que la montagne n'appartient à personne. Non ?




Revenons à nos moutons.
Le site Babelio résume le premier tome ainsi :

"Dans une petite boutique népalaise, Fukamachi tombe sur un appareil photo qui pourrait bien être celui de George Mallory, le célèbre alpiniste qui fut le premier à essayer de vaincre l'Everest. Mallory disparût avec Andrew Irvine, lors de cette ascension en 1924, sans que l'on puisse savoir s'ils sont parvenus au sommet. Et si c'était seulement lors du chemin du retour qu'ils avaient eu cet accident fatal? Cela changerait l'histoire de l'alpinisme! C'est sur cette passionnante question que s'ouvre le chemin initiatique de Fukamachi qui sera amené à faire la rencontre de figures hautes en couleurs. Le dépassement de soi, l'aventure, la passion de la montagne sont les leitmotivs de cette formidable aventure signée Jirô Taniguchi!"

Fukumachi Makoto
L'appareil photo et le film qui contient sont réels. (Je ne sais pas si à ce jour, il a été retrouvé. Je ne crois pas, d'après mes rapides recherches.) Et ça constituera la principale occupation de Fukamachi, un journaliste de 40 ans (avouez, il les fait pas !).
C'est un personnage attachant, beau, charismatique, alpiniste, qui a vu la mort en direct dans le viseur de son appareil photo, et qui va au bout des choses quand il les entreprend. Le type de personnage que j'aime. Plus que l'appareil photo qu'il trouvera au hasard dans la boutique avant de le perdre, Fukamachi court après un homme. Et cet homme, c'est le genre d'homme qui aime à l'extrême et dont une phrase raisonne toujours en moi (même si je l'ai lu, bon, ça va... !)
"Moi, la montagne, c'est toute ma vie. C'est tout ce que j'ai. Je ne peux même pas imaginer m'en éloigner un jour."

C'est beau. Et cet homme, c'est Habu Joji. Et plus vous le suivrez, plus vous réaliserez que les phrases citées plus haut alors qu'il était jeune sont vraies. Et c'est fascinant. Surtout quand on aime la montagne
autant qu'elle nous effraie (et oui...).
Habu est un homme qui court après les "première fois". Il veut être le premier à faire certaines ascensions hivernales, en solitaire, par des voies jamais pratiquées. C'est ce qui l'intéresse. Être le premier.
Et la concurrence est rude dans le cercle très fermé de l'alpinisme.
C'est un solitaire, et il n'a besoin de personne. Il est fascinant...
Moi, je ne l'ai pas aimé, au début. Trop anthipatique, trop égoïste, trop ... fou. Et finalement, au cour des pages, j'ai compris qu'il était juste un homme "normal". Et que l'égoïsme virait plus souvent à l'altruisme. Je ne dis rien, à vous de lire.



Dès le premier tome, la nuit, lorsque je fermai les yeux, je voyais les dessins se mouvoir. Je grimpais avec les personnages... et je souffrais avec eux.
Car ce livre est terrible : il donne envie de se mettre à l'escalade et à l'alpinisme pour de bon, et il en dégoute à la fois. Le froid, le mal d'altitude, les hallucinations qui en découlent, la respiration hachée, la fameuse barrière des 7 500m d'altitude... De quoi se crisper en lisant. De quoi vivre en lisant.

J'ai été particulièrement émue par l'attirance irrésistible des montagnes pour les deux hommes. Parce que le besoin qu'ils ont de grimper, je l'ai compris. Non pas de grimper... mais le besoin d'être en montagne à en avoir les larmes aux yeux, je l'ai. Souvent. Toujours.
Depuis la lecture, j'ai une fascination disons le, morbide, pour les récits d'ascension de l'Everest qui tournent mal. Pourquoi ? J'en sais rien. Peut-être parce que ça me fait moins mal de me dire qu'il y a de gros risques à y aller plutôt que me dire que je n'irai jamais là-haut par fautes de moyen financier, physique et moral. J'ai aussi une fascination pour le Népal et pour Katmandou.Mais ça, je suis certaine d'y mettre les pieds un jour, et ça fait du bien.


Si vous vous procurez ces livres, moi, je les ai lu avec cet album en fond sonore (forcément...)


Et vous n'oublierez pas de me dire ce que vous avez pensé des 5 tomes ? :)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ascension du Grand Paradis - 4061m !

Jeudi 5 Septembre 2019 Il est 3h56 quand j'entends des voix dans la chambre d'à côté. Enfin il est l'heure de se lever ! Ent...