vendredi 12 juin 2015

Changement d'air dans le Queyras - 9-11 Juin 2015


Mardi 9 Juin 2015

7h30, départ de Nîmes avec mon frère Axel, direction Abriès dans le Queyras. La météo n'est pas bonne et on a longuement hésité à partir avant de se rappeler que les sites météorologiques se trompaient bien des fois !
On arrive à 12h sur le parking près d'une rivière où on mange assez rapidement pour partir le plus rapidement possible et éviter de planter la tente sous l'orage. Mais plus le repas avance, plus les coups d’œils qu'on lance aux nuages nous désespèrent. C'est noir. En plus, en sortant de la voiture, je me suis rendue compte que j'étais à deux doigts du claquage (ou un truc du genre) à mon mollet droit. Je sens que si je tire trop, un truc de pas bien marrant va se passer (ça, c'est de vouloir absolument aller courir le lundi alors que je ne suis pas remise de ma course technique du vendredi soir... hem !). Donc, en sachant que je ne pourrais que marcher lentement, je me dis que je risque de bien me mouiller. Et Axel n'a pas l'air bien chaud non plus. D'un commun accord, on décide donc de ne pas partir aux lacs Malrifs cette aprèm. Après tout, on n'a pas signé de contrat, hein !(Non, ne parlons pas de contrats non-signés, en fait...)
On défait donc nos sacs pourtant bien préparés, et à 13h15 on gagne l'Echalp (1732m) pour monter au lac Egourgéou à 2394m. J'avais déjà fait ce sentier avec mon père deux ans plus tôt et j'en garde un très beau souvenir.

Comme ça grimpe sec dès le début, je vais tout doucement. Mon mollet droit n'apprécie pas les grands pas. Grrr... ! Alors qu'on discute avec Axel, le cris un "là ! Regarde !"... et le frère de lever la tête... sauf que c'était une immense couleuvre noire qui traversait le chemin ! On a bien rit, et niveau bestioles, ça commence pas mal. Marmotte et couleuvre !



Malheureusement, alors que nous quittons les bois pour passer à droite d'une petite clairière, le temps est trop bouché pour qu'on puisse admirer le Mont Viso. Il n'est qu'un amas de nuages blanc gris et noir. L'occasion (terrible) de revenir une autre fois...
La base du Mont-Viso
La montée n'est pas bien passionnante bien que magnifique. On croise trois groupes de randonneurs, dont des jeunes avec le matos pour camper. Je suis tellement surprise que j'en perds le fil de ma discussion avec Axel. Là, quand j'écris, je me demande pourquoi je n'ai pas osé leur demander leur adresse mail pour qu'on fasse connaissance et qu'on tente une rando un de ces jours.



On voit tout de même des bouquetins chamois et marmottes en pagailles, qui nous permettent chaque fois une petite pause bien agréable. Les températures baissent considérablement dès l'instant où on atteint les 2000m. Pourvu qu'il ne pleuve pas !

Bouquetin

L'arrivée au lac est merveilleuse. Le temps plus menaçant depuis quelques minutes ne parvient pas à ternir le champ de fleurs blanche et jaune. C'est vraiment comme dans mon souvenir. Un paradis sur terre. Bien sûr la première fois que j'y étais, c'était en fin de matinée et qu'il faisait un temps grandiose (Vous trouverez quelques photos vers ici). Au moins, je découvre le paysage d'une façon différente. C'est ce que j'aime, à la montagne ! Elle change tout le temps, à la moindre brise !


L'autre chaussure est demandée à l'accueil.

Frère & sœur !

Eau froide.
Axel " C'est normal ça vient des glaciers !"
" Ben oui. tu me prends pour qui ?"
" Haha, mais si les gens nous écoutaient !"
Crète de la Taillante, qui me fait de l'oeil à chaque fois...
On ne s'attarde pas car il fait froid à 2394m. J'ai les mains gelées et j'enfile même mes gants. Bizarre, quand on quitte la canicule de Nîmes...

Là, je pense à mon ami Gab. Bon, pas très flatteur, mais je suis sûre que ça lui ferait plaisir... (ces gôthiques alors ! ;) )

En redescendant (par le même chemin, donc) il règne une ambiance très particulière : près des bois, avec le temps couvert et le soleil disparu, c'est inquiétant. Alors, forcément Axel et moi évoquons nos moments de peurs irraisonnés. Il faut forcément que ce soit maintenant et pas un midi en plein soleil ! C'est donc le moment idéal pour quitter le sentier et se rapprocher de la bergerie au cas où il y ait un cadavre dedans.Au point où on en est...

Bergerie sans cadavre à l'intérieur

On arrive vers 17h à la voiture alors que de grosses goutes commencent à s'écraser autour de nous. Ouf !
A Abriès, on s'arrête dans une épicerie et on discute avec le type. Il nous déconseille d'aller camper aux lacs Malrif car les nuages ont tendance à stagner là-haut. On est plutôt désespéré. Plus encore quand il nous annonce qu'il est heureux qu'il pleuve, dommage pour nous, car des chenilles attaquent les Mélèzes qui ont pris une couleur rouge-marron. Voilà donc la réponse à notre énigme : ce n'est pas l'Automne en avance, mais une maladie !


Après le repas, (que nous notons d'un commun accord de 7/20), nous décidons de ne pas camper au Malrif le lendemain, mais de faire en un jour la rando prévue en deux jours. Objectif : le Grand Glaiza à 3293m.



Mercredi 10 Juin 2015


Il a bien flotté toute la nuit. Et quand le réveil sonne à 6h30 et qu'il faut que j'ouvre ma tente trempée, je ne peux que me dire que le camping, des fois, c'est assez ingrat.
Après un café dégueulasse qui a le simple mérite de nous réchauffer, on rejoint Abriès avec la voiture. Il fait beau mais des nuages tentent déjà désespéramment de passer les montagnes derrière le village. Il est 8h quand on commence à monter par le petit chemin de croix. Ça monte sec et la vue devient de plus en plus grandiose à chaque pas.



"C'est rigolo on dirait une grotte mais en plein air. Quand j'aurai ma maison j'aurai un mur comme ça. Mais un seul, sinon ça fait trop"


On marche vite en sachant que prendre son temps, c'est risquer que les nuages prennent tout le ciel, et donc les montagnes, et donc le Grand Glaiza. On atteint donc assez rapidement le village Le Malrif à 1841m. Un village sans aucune route, même pas un chemin forestier. Très... curieux, et paisible. On fait une petite pause au clocher (dont un habitant a dû enlever la corde pour éviter que les cloches ne sonnent à chaque passage de randonneur...) pour manger un énergétique, boire un coup, et faire un peu sécher nos tee-shirt trempés par le sac. J'arrive à voir un renard dans le champs en face, qui nous observe avec méfiance. (La photo est bien trop floue pour que je vous la livre !)


Je garde un très bon souvenir du chemin qui rallie Le Malrif au vallon nommé "Les Bertins". Je l'avais fait aussi il y a deux ans, mais dans le sens inverse.
C'est un petit chemin entre lisière de forêts et ruisseau. Les sous bois offrent des tapis de petites fleurs jaunes qui deviennent de véritables trésors quand le soleil daigne éclairer le paysage. C'est mon passage préféré, surtout que c'est plat et que je connais la montée qui nous attend pour l'avoir descendue avec horreur.



Une fois au bout du petit vallon idyllique, on aperçoit deux groupes de randonneurs qui ont commencé à grimper jusqu'au lac. On est à 2052m et on doit monter 600m. On a déjà gagné 40 minutes sur le temps des panneaux annoncé. Devant nous, les nuages noirs s’amoncèlent. c'est une course contre la montre qui débute. Et "oh fan", j'ai jamais monté aussi vite.

Le beau vallon
On ne tarde pas à dépasser le premier groupe de randonneur croisé la veille en montant au lac. On grimpe vite, et je finis pas réclamer une pause : à ce rythme, si une fois au lac je n'ai plus de force, c'est pas la peine. Comme on a dépassé les 2000m, et que le soleil a totalement disparu, il fait froid. Pas question donc de prendre une "grande" pause, mais un énergétique, un peu d'eau, et c'est reparti. Les montagnes sur ma droite, vertes et traversées de ruisseau me donnent envie. Elles me font penser au début du film Le Roi Arthur de Antoine Fuqua. Quand Lancelot, jeune, chevauche dans de larges étendues de plaines vertes. Enfin, bon.

Derrière Axel, le lac
On arrive au lac à 11h, soit une heure avant le temps que l'on s'était donné. Et vu les nuages, nous sommes un peu dépité d'avoir grimpé si vite pour rien... On fait une pause pour manger un peu et photographier des chamois qui se détachent d'une crête (beau spectacle, comme toujours !). Et puis, on prend la descension de se diriger vers le Col du Malrif. Nous voulions laisser nos sac pour grimper plus vite, mais la suite est assez floue... Il vaut mieux qu'on prenne tout avec nous.

Chamois !



Quand on contourne le lac pour s'avancer vers le lac, la vision est assez apocalyptique. On se demande un peu pourquoi on fonce droit vers ce brouillard, surtout que le col (qu'on a pu apercevoir un peu plus bas) semble recouvert de neige et qu'on se doute que ça ne va pas être bien drôle. Mais je crois qu'on a quand même envie de s'élever un peu plus. Surtout moi qui suis déjà allé aux lacs Malrif (il y en a trois : le Petit Laus, le Lac Mézan et celui que nous avons vu : le Grand Laus). J'ai envie de découvrir des choses inconnues.

On monte donc, j'adore l'ambiance et regrette un peu le groupe de randonneurs conséquent qui nous devance. Quand il fait ce genre de temps, j'aime bien être seule !
Quand on arrive en haut, après s’être taillé des marches dans la neige, je reste un moment un peu saisie. Je ne m'attendais pas à ce que la vue donne sur une aussi vaste "vallée". On voit loin, c'est beau.





On ne perd pas de temps et on monte au Pic du Malrif à 2906m. Là haut, on voit la crête qui donne vers le Grand Glaiza. Après avoir discuté avec des randonneurs, mon téléphone sonne et ma mère me demande où on est. "On monte au Grand Glaiza, je raccroche, fait froid !"... c'était sans compter la VAGUE de brouillard qui nous a enveloppé en une demi seconde. On s'est regardé avec mon frère, et on s'est dit "tant pis". Voilà, encore un sommet abandonné. quand j'y pense, ça commence à faire beaucoup pour ce printemps 2015 !


Axel, maître du brouillard !

On redescend au lac pour manger. Il fait froid, et le col est à nouveau dans les nuages. On a quand même eu de la chance !

Photo traditionnelle du pic-nique


Sieste d'Axel

Là, on dirait pas, mais le soleil était sorti...
On redescend par le même chemin. J'ai vraiment horreur des aller/retour. Je préfère les boucles ! Mais bon. Vu le temps...
"Le Roi Arthur"

Y a quand même des endroits sur Terre où il y a du soleil, faut pas croire...
Quand on arrive en bas, Axel m'a mis 1/2 heure. Déjà qu'il descend deux fois plus vite que moi, je l'ai vu se tromper de chemin et descendre tout droit dans la vallée ! Bon, tant pis. Marmottes, aigles et souvenirs m'accompagneront jusqu'en bas.


C'est face à ce petit panneau qu'on décide de faire un longue pause. Il n'est que 14h30, on a le temps, et ce vallon n'appelle qu'à une chose : la sièste. D'ailleurs, les animaux commencent à pointer le bout de leur nez.

Le chamois de la photo du dessus s'est couché presque en même temps que nous, et s'est relevé quand, une demie heure plus tard, j'ai presque du menacer mon frère pour repartir. 1/2 heure de sieste avec le soleil (enfin !) avant qu'il ne cède sa place à deux-trois gouttes. Impeccable !

Première maison du hameau Le Malrif
Il fait si sombre qu'on dirait qu'il est 19h au lieu de 15h. C'est très étrange, calme et reposant. J'ai dans la tête "La Fille Damnée" de Cécile Corbel, car je trouve que ça va bien avec l'ambiance. J'aime bien et en même temps, je regrette le soleil.

Axel qui fait le berger

Voilà les mélèzes "rougis" par les chenilles...

Quand on arrive à Abriès après CINQUANTE marches très malvenues, il est 16h30. On ne parvient pas à céder à la tentation d'un coca et Ice-tee au bar "Le Retour d'Est" qui nous est familier, et à du chocolat. C'est ça, la vie de randonneur : le plaisir avant tout !
De retour au camping, après la douche : le soleil ! On peut tout faire sécher et lire un peu en se mettant même en tee-shirt (ô, joie !). Mais quand la soirée avance, avec la fatigue, je me mets à avoir bien froid. Bon, un repas chaud qui vaut 11/20 (je crois), et promenade à l'extérieur du camping en attendant une heure décente pour dormir (j'ai du mal à m'enfermer dans ma tente avant 21h...)




  
Jeudi 11 Juin 2015


Nuit bien fraiche qui m'a empêché de dormir dès que l'aube approchait.
Aujourd'hui, petite rando de prévue, puisqu'Axel veut rentrer ce soir (grmffft !).
Il était décidé qu'on monte jusqu'au parking de la Chapelle de Clausis à 2300m. Sauf qu'une fois devant la piste après Saint Véran, surprise ! On est censé ne pas y monter en voiture, il y aurait, à priori d'après notre topos, une navette. Et là, aller à pied de Saint Véran à la Chapelle, c'est bien 1h30 de marche en plus, pas bien intéressante qui fait d'une journée de 3h30... une journée de 6h. Sans compter les pauses, donc, bien 7h et assumer le retour à Nîmes (5h de voiture). Je passe sur les engueulades fraternelles... moi qui accepte de marcher, bien sûr, MAIS si on campe le soir, Axel qui refuse catégoriquement et me trouve chiante, moi qui le trouve encore plus chiant, et... et une voiture qui monte sur le chemin. What ? Je dis à Axel que je vais faire du stop... jusqu'à ce que je vois la plaque d'imatricuation. Des Allemands ! Und ich Spreche nicht Deutch. Ou mal. On la regarde passer sans rien dire et... je prends la carte. Si on n'avait pas le fameux topo, on n'aurait pas pu savoir que c'était interdit d'y monter en voiture. Y a même deux parkings d'indiqués ! C'est décidé, Axel redescend en courant au parking et on grimpe en voiture.
Quelle idée... nous avons testé la voiture de nos parents sur un terrain adapté au 4x4. Résultat : jambes tremblantes quand on sort de la voiture, et une curieuse odeur de brulée. Mais bon, aujourd'hui, on en rigole bien ! Sur le moment, je tente de ne pas penser à la raide descente de la fin de la journée.
On est donc en dessous de la chapelle de Clausis, il fait beau, le paysage est merveilleux, et on a un 3000 comme objectif !


Le chemin que l'on emprunte est un petit monotrace au milieu d'un alpage où gambadent des marmottes (des tonnes !) et un curieux animal entre le chamois et le chevreuil. Son coup était assez long, étrange, et on se demande toujours ce que c'était. Enfin, non. Moi je sais : c'était le Dahu !


On s'élève doucement en traversant quelques ruisseaux bien froid. Il vent qui nous vient de l'Italie est bien frais et nous fait garder les manches longues. C'est le foehn !



Ra-té !
Le paysage est à couper le souffle. Quel bonheur, après deux jours d'assez mauvais temps ! Je voudrai que la journée ne s'arrête jamais ! D'ailleurs, on fait enfin notre "pause pomme" qu'on se promet à chaque journée mais qu'on oublie pour cause de temps.
Laissez moi vous décrire ça. Devant nous, un ruisseau se fraye un chemin à travers les herbes encore un peu jaunie par la neige; les sommets enneigés sont encore dégagé de tout nuages; les marmottes jouent presque à nos pieds; la pomme est merveilleusement bonne; et y a ce pic, sur notre gauche, qui nous surplombe. Je-veux-y-monter.  


Le fameux pic, La Tête des Toillies ou Tête Noire, 3175m

Froid.
Après une bonne pause rigolade, on reprend notre chemin vers le Col de Saint-Véran. Il y a pas mal de neige qui fond au soleil, et Axel qui n'a pas de chaussures étanches (mais quelle idée, brother ?), serpente à droite à gauche pour éviter la flotte.

Et enfin, c'est le col. Et Quel Col !! Derrière, l'Italie nous envoie ses nuages, mais elle n'est que promesse de nouvelles randos. D'ailleurs Axel s'interroge. "Mais au fait, pourquoi on va jamais en Italie, pour marcher ?"... Je réponds un "parce qu'on ne parle pas italien", mais ce n'est absolument pas recevable.


Alors : j'avais attaché mon appareil. Il ne pouvez pas tomber. Presque pas.



Après une pause dans un abris-bivouac de pierre pour nous protéger du vent, et une pause énergétique (oui, on fait que manger et on le vie bien !), on s'élance vers le Pic de Caramantran dont Axel aime le nom. C'est vrai que ça fait plutôt épique ! Sans compter les nuages qui nous ont plongé brusquement dans un flou artistique... voyez plutôt :

Heureusement nous avons moins de 300m à monter du Col de Saint-Véran (ou Col de la Cavale) à 2844m, au pic à 3025. On l'atteint alors que les nuages découvrent - parfois - un bout du paysage. tout bouge tout le temps à une vitesse hallucinante, ça donnerait presque le vertige  !

Pic de Caramantra,  3025m, nouveau sommet au dessus à 3000 à ma collection favorite !


Nous venons d'en bas
Alors que des nuages se lèvent, on aperçoit un autre cairn, un peu plus loin. Axel pense que c'est le véritable sommet, moi je ne pense pas car c'est sur une crête. Alors, ça ne compte pas vraiment. Et quelle crête, les amis... Whaw...
Un petit pas à droite, et...

Et c'est la dégringolade !

Je n'ai pas trop de mot pour décrire ce moment. J'étais grisée par la hauteur, le vide, la beauté du paysage, le fait d'être -enfin !- à 3000m (c'est une altitude qui compte pour moi, je ne sais pas pourquoi...), et l'envie de rester là à jamais. Marcher sur cette crête avec le vide à côté, c'était... bon. On se sent vivant, après !
Donc, je vous laisse avez des photos...
Namaste...




Comme il fait faim, on décide de redescendre un peu jusqu'au col qu'on voit un peu plus bas, celui de Chamoussière à 2884m. Sauf qu'un groupe de randonneur bruyant semble y avoir élu domicile, donc on s'arrête un peu plus haut. Et c'est bien parce que...

On n'a pas trop froid. Haha, quelle horreur... On décide même d'abréger le pic-nique pour prendre le dessert plus bas, au soleil et à l’abri du vent. On en profite pour se foutre gentiment de la gueule des randonneurs du col qui semblent assez... bizarres et inexpérimentés. Sans compter le gars qui les guide et qui refuse de demander aux "deux jeunes" si c'est bien le chemin du Pic. Bah ouais, faudrait pas que le reste du groupe comprenne qu'il est pommé !


Plus bas, on termine notre repas, et on se donne une heure de pause. Donc, sieste. (Mauvaise idée, au soleil. On le sait, hein... mais... trop attirant, ce coin !)

Je repars un peu avant qu'Axel émerge, parce que moi, je crains trop l'insolation. Seule, j'entends un bruit un peu étrange semblable à un cri qui viendrait de sur ma gauche. Un cri humain... mais ça ne peu pas être ça. Malgré tout, je nne peux m'empêcher de me dire, en continuant ma route, que s'il y avait un randonneur blessé (on sait jamais hein !) ben le pauvre... s'il comptait sur moi pour l'aider, c'était mal barré (oui, j'aime bien penser au pire).
Axel me rattrape alors que je me suis arrêtée à 4m d'une marmotte. Et ce bourrin est arrivé en courant. Grrr... Mais bon, pas farouche quand même.

La fin de la rando approche, et avec elle la fin de ce séjour. J'ai laissé derrière moi un peu de mes soucis et mes peines. J'ai fais le deuil de Coquine, que j'ai laissé dans un de ces alpages, le sourire au lèvre. J'ai profité de chaque instant, en sachant que mon prochain séjour montagnard n'arriverait pas avant deux mois au moins. Je me suis dis que malgré les difficultés à trouver un travail, et à faire quelque chose qui ne me plaisait pas... tout pouvait s'effacer dès l'instant où mon regard se porterait sur une cime. La montagne est là, elle ne bouge pas. Elle ne m'attend pas, ça serait prétentieux que de croire cela... Mais elle est là pour moi. Et en regardant ce paysage idyllique... j'ai eu envie de pleurer. Un gros sanglot qui s'est bloqué dans ma gorge et m'a laissé les larmes aux yeux et secouée d'un frisson. Parce que je partais ? Parce que j'allais retrouver la ville et toutes les galères de ma vie de jeune adulte ? Non. Juste parce que c'était beau. "Juste" beau. Et ça m'a pris aux tripes. Parce que c'est la première fois que j'ai réellement pris conscience de ce qui m'entourait, et j'ai laissé mes sentiments prendre le dessus. C'était déroutant mais... apaisant. Alors j'ai murmuré un truc, sans même me dire une seule seconde que je parlais seule...

"Merci, montagnes... je vous aime."

1 commentaire:

  1. Je découvre ton propre blog avec plaisir. Je n'ai qu'à peine entamé ma lecture mais ravie de découvrir que ni ton amour des cimes, ni ta belle plume, ne se sont étiolés. Bonne suite à toi! Merci pour ton petit mot.

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